Facile depuis Paris et confortable, une heure et quart avec « Thalys » ... Alors, mon goût (et pas mes intérêts patrimoniaux ! sourire) m’y conduit souvent !
Lui, bien sûr ...
Une évidence aussi, pour qui aime l’Art Nouveau, Horta bien
sûr, et quelques autres !
Alors, je DOIS vous y mener ! En route !Bruxelles, pour moi, c’est ...
La Grand-Place, bordée par les maisons des corporations,
l'Hôtel de Ville et la Maison du Roi, depuis 1697, quand même !
Imparable !
Tout a disparu au 18e siècle. Les belles façades que nous admirons aujourd’hui sont le résultat d’une grande campagne de restauration de la fin du 19e siècle.
C’est également et sans modération, l’Art Nouveau. Quelques images glanées ...
nous y reviendrons plus longuement, dans une autre feuille, plus tard, puisque tel n’est pas l’objet principal de cette publication.
Tout naturellement des bourgeois, des commerçants, des artistes choisissent de construire leurs maisons dans le style à la mode : l'Art Nouveau. Celui-ci a été lancé en 1893 par deux architectes, Victor Horta et Paul Hankar : l'hôtel Tassel et la maison personnelle de Hankar sont les premiers signes d'une nouvelle esthétique. L'usage de structures métalliques autorise des audaces inouïes car il permet d'ouvrir largement les façades et les intérieurs pour laisser la lumière circuler à flots. Trois types de motifs prédominent : l'arabesque, la plante ou l'animal et la silhouette féminine. Au tournant du siècle, sous l'influence de la Sécession viennoise, les formes ont tendance à se géométriser, les combinaisons de cercles et de carrés sont fréquentes ...
Si la flambée de l'Art Nouveau brillera une dizaine d'années avant d’être suivie par l’Art Déco - très riche à Bruxelles également – il vit toujours dans de nombreuses rues de la capitale belge ... » Françoise AUBRY, Conservatrice du Musée Horta.
Victor Horta (1861-1947) est le chef de file incontesté des architectes Art Nouveau en Belgique et marquant pour d’autres architectes dont Hector Guimard (1867-1942).
« ... En 1895, un journal qualifie l’architecte de « Horta Ier, le Bâtisseur » évoquant « une architecture qui ne serait ni égyptienne, ni grecque, ni renaissance, ni romaine, mais simplement moderne […] » et plus loin il décrit les maisons de Horta comme « extraordinaires, pratiques, commodes, ahurissantes et rationnelles ». L’ornementation, tant dans les structures architecturales elles-mêmes que dans le décor à proprement parler, triomphent aussi. L’influence de l’Hôtel Tassel sur l’art de Guimard est aussi rappelée, ainsi que la surprise du maître français lorsque le belge lui raconte que « ce qu’il préfère dans la fleur…c’est la tige ». L’extraordinaire pureté du dessin de Horta, appliqué aux matériaux les plus divers, dans l’exploitation de la forme organique en « coup de fouet », on la retrouvera sous une forme ou une autre dans tout l’Art nouveau ...
Au n° 6 de la rue Paul-Émile Janson, l'hôtel Tassel (1893) est la première réalisation Art nouveau du maître du genre, Victor Horta.
Peu visibles de l'extérieur, les innovations, encore très
dosées, concernaient le mouvement de courbe et de contre-courbe de la façade,
le contraste des dimensions accordées aux fenêtres, ainsi que toute la
conception intérieure dont seule la visite du musée Horta, sa maison-atelier
peut donner une idée.
La maison personnelle de Paul Hankar, 71 rue Defacq Saint-Gilles 1893, autre bâtiment précurseur de l'Art Nouveau est classée depuis 1976.
Cet architecte avait reçu une formation orientée sur le néogothique et le
néo-Renaissance ; On peut le deviner en regardant cette façade !
Notons aussi la polychromie de la façade, le bow-window et ses consoles, ainsi que les quatre sgraffites sous la corniche représentant le matin, le jour, le soir et la nuit.
Notons aussi la polychromie de la façade, le bow-window et ses consoles, ainsi que les quatre sgraffites sous la corniche représentant le matin, le jour, le soir et la nuit.
Cette construction fut très innovatrice à l'époque ;
l'architecte parisien Guimard vint même spécialement à Bruxelles pour en
réaliser un dessin
La maison Saint Cyr (pour le peintre Georges Léonard de Saint-Cyr) 11 Square Ambrionix construite en 1903 par l'architecte Gustave Strauven (1878-1919) est « délirante » et magistrale à la fois, la face flamboyante de l'"Art Nouveau".
La maîtrise de l'architecte est occultée par l'embrasement du décor.
Strauven apparaît dans cette œuvre comme le continuateur du Gothique flamboyant, du Baroque et du Rococo pour qui la virtuosité occulte l'art véritable.
Le n° 83 de la rue Faider est l'œuvre (1900) d'Albert Roosenboom, élève de Victor Horta dont on perçoit nettement l'influence.
L'auteur, habituellement adepte du néo-rococo, a laissé libre cours à son imagination dans la ferronnerie du balcon.
Un splendide sgraffite encadre la fenêtre supérieure. À remarquer le très beau grattoir aux lignes sinueuses du rez-de-chaussée
La sobre et jolie devanture en bois du magasin Marjolaine 1904 par l’architecte Léon Sneyers (élève de Paul Ankar 1877-1948) 7 rue de la Madeleine.
Les grands magasins Waucquez à l’origine commerce en gros de tissus, rue des Sables, construits entre 1903 et 1906 par Victor Horta. Ils sont devenus depuis 1989, le centre Belge de la bande dessinée.
La façade monumentale en pierre blanche sur soubassement de pierre bleue doit sa sobriété à sa plasticité rigoureuse. Légèrement concave, et développée de manière symétrique par rapport à un axe central, plusieurs détails donnent à la pierre une vitalité si caractéristique des œuvres d’Horta : les travées répétitives sont rythmées par des lésènes sur socle réunis par des arcades surbaissées au tracé sinueux. Les fenêtres du rez-de-chaussée sont protégées par des grilles en fer forgé aux motifs de palmettes. Les bouches d’aération des allèges ont également une forme raffinée.
Dans l’espace intérieur, continu et aéré, à la décoration volontairement sobre, deux niveaux sont reliés par une cage d’escalier centrale.
L’espace central de prestige s’ouvre sur un hall à colonnes classiques, ouvert sur l’étage supérieur recouvert de deux vastes coupoles vitrées. Devant l’escalier, un réverbère en fer et granit comprend plusieurs bras supportant des boules en opaline. Le sol est composé de mosaïques de marbre, bordé d’un motif floral continu identique à celui des vitraux qui entourent les vitres des plafonds.
Autour, les surfaces destinées au stockage et à la vente, équipées de cloisons métalliques vitrées ou en bois, sont rythmées par une ossature métallique apparente sur colonnettes en fonte à chapiteau typique qui ménage la lumière.
Au n°92 de la rue Africaine, se trouve une maison
particulière construite en 1905 (classée en 1997) par l'architecte Benjamin De
Lestré-De Fabribeckers.
La façade, très équilibrée, présente de nombreux détails géométriques.
La façade, très équilibrée, présente de nombreux détails géométriques.
Puis, l’Art Déco ... le Modernisme ...
Le succès et la renommée des Empain dans cette Belgique de
la fin du XIXème siècle, en plein essor industriel, et bien au-delà de ses
frontières, c’est
Edouard Empain (1852-1929), né en 1852 dans une modeste famille wallonne. Il
crée avec génie un impressionnant système de sociétés industrielles, de banques
et de holdings qui s’enchevêtrent par des jeux de participations réciproques.
C’est sans doute la construction du métro parisien qui
rendra le nom des Empain aussi connu en France. Dès 1900, grâce à la Société
parisienne pour les Chemins de fer et Tramways et après bien des intrigues
politiques, Edouard Empain se voit confier la construction du métro parisien,
dont son groupe restera propriétaire jusqu’après la Seconde guerre mondiale.
Lorsqu’il confie, en 1930, la construction de sa villa à l’architecte
suisse Michel Polak (1885-1948), figure marquante de l'Art déco bruxellois, où
il réside depuis 1923 et réalise de nombreux projets, le jeune Louis Empain (second
fils d’Edouard, né en 1908) s’intéresse déjà à l’architecture de son temps. Des
conversations avec son père, il garde une vive curiosité pour l’Art déco tandis
que ses penchants pour la création contemporaine et la pédagogie l’amènent à
apprécier les démarches expérimentales du Bauhaus. Le projet que conçoit pour
lui Michel Polak illustre bien ces deux tendances :
d’un côté, le luxe des matériaux et des détails chers à l’Art déco ;
de l’autre, les lignes simples et symétriques d’une architecture moderniste qui prône la suprématie de la fonction sur la forme et dont toute ornementation superflue est bannie. Caractérisé par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, des fenêtres en bandeau et des matériaux modernes comme le béton armé, c’est l'idéal architectural classique : symétrie, sobriété et rigueur des lignes, exalté ici par la richesse des matériaux mis en œuvre.
d’un côté, le luxe des matériaux et des détails chers à l’Art déco ;
de l’autre, les lignes simples et symétriques d’une architecture moderniste qui prône la suprématie de la fonction sur la forme et dont toute ornementation superflue est bannie. Caractérisé par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, des fenêtres en bandeau et des matériaux modernes comme le béton armé, c’est l'idéal architectural classique : symétrie, sobriété et rigueur des lignes, exalté ici par la richesse des matériaux mis en œuvre.
Le volume, aux proportions proches du carré à la fois en plan et en élévation, comporte trois niveaux, le dernier en attique (situé au-dessus de l’entablement et en retrait sur tous ses côtés, bordé d'une toiture ceinte d'un parapet en maçonnerie et un muret servant de garde-corps). Il est surmonté d'une corniche composée de moulures en surplomb les unes par rapport aux autres.
Le bâtiment est construit en maçonnerie de briques, à double
paroi avec lame d'air, de manière à éviter les déperditions de chaleur. Les façades
sont parementées de grandes dalles de granit poli de Baveno, accrochées au
moyen d'agrafes en bronze. Les angles et les encadrements des baies sont garnis
de cornières en laiton doré à la feuille.
La façade principale est symétrique, marquée au rez de chaussée
par un avant-corps servant d'assise.
Dans l'axe, le dispositif d'entrée, auquel on accède par quelques marches, constitue le seul ornement de la façade : la porte en fer forgé coiffée d'un imposant auvent soutenu visuellement par deux appliques lumineuses en console.
De part et d'autre, des baies en bandeau faisant retour sur l'angle. Le1er étage particulièrement opaque, percé en son centre de trois baies. Au second étage, une baie à double meneau et piédroits (éléments verticaux latéraux de l’encadrement d’une baie, portant son couvrement) en retraits successifs, flanquée de deux fenêtres.
Les angles des façades sont traités en arrondi.
Dans l'axe, le dispositif d'entrée, auquel on accède par quelques marches, constitue le seul ornement de la façade : la porte en fer forgé coiffée d'un imposant auvent soutenu visuellement par deux appliques lumineuses en console.
De part et d'autre, des baies en bandeau faisant retour sur l'angle. Le1er étage particulièrement opaque, percé en son centre de trois baies. Au second étage, une baie à double meneau et piédroits (éléments verticaux latéraux de l’encadrement d’une baie, portant son couvrement) en retraits successifs, flanquée de deux fenêtres.
Les angles des façades sont traités en arrondi.
Les différentes pièces du bâtiment sont organisées autour
d'un vaste hall carré qui, coiffé d'un lanterneau, s'élève sur deux niveaux à
partir du rez de chaussée. A l'étage, il est bordé, par une galerie sur quatre colonnes octogonales.
Richesses des matériaux, disions-nous ?
Les huisseries sont en Palu moiré des Indes, acajou de Cuba, panneaux en ronce de Bubinga poli, noyer strié et figuré, palissandre, chêne et loupe de noyer.
Des éléments en fer forgé à plusieurs tons, patinés
en vieil argent, à motifs géométriques de carrés sur pointe et d'entrelacs,
sont utilisés pour le garde-corps de la galerie, la rampe de l'escalier
principal,
les cache-radiateur ainsi que la grille de séparation entre le grand hall et la pièce d'apparat (ferronneries d'art principalement attribuées au Bruxellois Alfred François et au Français Edgar Brandt ; éléments floraux de la clôture du hall signés par « E. Brandt »)
Au sous-sol, les pièces de service : cuisine, chaufferie,
locaux à provisions.
Le hall ouvre, à l'arrière, sur une pièce d'apparat oblongue
intégrant grand salon et salle à manger.
A droite, l'escalier d'honneur, éclairé en façade par une grande baie garnie d'un vitrail à motif géométrique (maître-verrier Charles-Michel).
À
gauche, un « salon intime » est relié au bureau du maître des lieux, jouxtant
le vestibule d'entrée.
Ce salon est doté d'un bar en alcôve, autour duquel s'inscrit un escalier menant directement, à l'étage, à deux chambres.
A droite, l'escalier d'honneur, éclairé en façade par une grande baie garnie d'un vitrail à motif géométrique (maître-verrier Charles-Michel).
Ce salon est doté d'un bar en alcôve, autour duquel s'inscrit un escalier menant directement, à l'étage, à deux chambres.
La façade latérale droite, asymétrique elle aussi, est dotée d'un avant-corps rectangulaire, également sous pergola.
La piscine, qui prolonge la villa, est une des plus modernes de l'époque et suscite aussi l'admiration. Alimentée par l'eau de la ville, elle est munie d'un groupe électro-pompe centrifuge qui fait circuler l'eau à travers une installation de filtrage et un réchauffeur fonctionnant par thermostat.
Pleine vue sur la façade arrière, symétrique, de trois
travées, plus ajourée que la façade rue. Une merveille d’équilibre avec
son reflet dans la piscine ...
Elle est « posée sur » une terrasse sur toute sa
largeur, partiellement bordée d'un parapet et surhaussée de quelques marches. Les baies
axiales ont des montants latéraux à retraits successifs. Au centre, une large
baie en U inversé au rez de chaussée, dotée de portes-fenêtres latérales. Au 1er
étage, une baie
axiale à triple meneau (Poteau maçonné divisant une baie en
largeur). Au second est prévue une profonde loggia. Histoire mouvementée !
Mécène et grand amateur d'art moderne, Louis Empain fit don
de cette propriété à l'Etat belge en 1937 dans le but d'y créer un musée des
Arts décoratifs contemporain. En 1943, l'Armée allemande réquisitionna la Villa
et l'occupa jusqu'à la fin de la guerre.
Par la suite, elle abrita les armées alliées, ainsi que
l'ambassade d'URSS et ne retrouva pas les fonctions pour lesquelles elle fut
offerte à l'Etat belge. Considérant que celui-ci n'avait pas honoré son
engagement, Louis Empain récupéra cette propriété au début des années 1960,
avant de la revendre en 1973. Pendant une dizaine d'années, elle fut alors louée à la chaîne de télévision RTL. Pratiquement inoccupée et laissée dans un état d'entretien minimal, depuis le début des années 1990, elle perdait son lustre et risquait le délabrement, quand elle fut acquise par la Fondation Boghossian. Les architectes bruxellois Francis Metzger et Philippe De Bloos ont été choisis pour mener les travaux de restauration (2008-2009) de la Villa Empain en concertation avec la Région de Bruxelles-Capitale.
Son classement fut approuvé par le Gouvernement de la Région
de Bruxelles-Capitale en mars 2007. Comme Centre de dialogue entre les cultures
d'Orient et d'Occident on y organise des expositions.
Celle que j’ai vu, amusante, « Egyptomanies depuis le
XIXe siècle »jusqu’à mi-février 2013.Fondation Boghossian
Villa Empain – centre d’art et de dialogue entre les cultures d’Orient et d’Occident
Avenue Franklin Roosevelt 67 – 1050 Bruxelles
A bientôt, à nouveau à Bruxelles, promis !
1 commentaire:
Quelle belle villa ! Mais ne pensez vous pas qu'il faudrait ajouter une rampe à la piscine ?
Fred
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