ET SI MON "POINT DE VUE" SUR CES LIEUX LOINTAINS OU PROCHES, CONNUS OU IGNORES, ANCIENS OU CONTEMPORAINS, POUVAIT VOUS SURPRENDRE, VOUS INTERESSER , VOUS RETENIR ! ILS M'ONT ATTIREE ET SEDUITE, POURQUOI PAS VOUS ?

lundi 27 décembre 2010

Aménophis, Hatchepsout, Thoutmosis et les autres …

Nouvel empire (1540-1069), 18 et 19ème dynasties

Faut-il vous dire à nouveau que j’ose vous montrer l’Egypte des temples et des tombes, des colonnes, celle des pyramides, bas et hauts-reliefs … vue partout, connue de tous … en espérant simplement faire un peu différent !

Que vous ne trouverez pas ici l’histoire complète des Dieux (dommage !) ni celle des dynasties de pharaons, ni même celle des égyptologues et de leurs découvertes …

Que seuls les quelques repères nécessaires vous permettront le voyage, repères d’époque et de lieu. Vous pourrez ainsi observer les évolutions de l’architecture et du style, sculptures, peintures, écritures … et vous régaler !
J'ai un goût particulier pour les colonnes et les chapiteaux égyptiens, si végétaux et je compte bien vous le faire partager.

Gardez en tête que la datation des règnes de l'Egypte ancienne relève d'une approximation plus ou moins grande en fonction de dynasties étudiées

L’île Eléphantine à Assouan, Haute-égypte




Sur cette île de très anciens témoignages d’occupation (3500 av JC) et les archéologues (allemands) sont encore à l’ouvrage !











Le temple de Satet, nouvel empire, 18ème dynastie sous les règnes d’Hatchepsout et de Thoutmosis III.

Audacieuse restitution à partir de blocs anciens insérés dans une maçonnerie moderne.


Satet, maîtresse de la première cataracte, est la parèdre (divinité de rang inférieur associée à une autre divinité) de Khnoum, le dieu potier à tête de bélier, .
Voyez son haut bonnet flanqué d’une paire de cornes effilées. A ne pas confondre avec la belle Hathor, dont vous ferez bientôt connaissance !

Créateur de la lumière, c’est Amon-Rê. Coiffé d’une couronne à deux hautes plumes, il est le créateur.
 Satet et Amon
Amon pose amicalement sa main sur l’épaule de Pharaon qui porte la couronne bleue (khepresh). Oui, mais lequel ? Hatchepsout … ou Thoutmosis III ?

C'est peut-être un portrait de la reine Hatchepsout, trouvé à Elephantine et ... au Louvre !
Du temple de Khnoum, plus tardif (Nectanébo II 359-342), on peut voir le Naos,
et Satet et Khnoum (granit) à comparer au précédent, dans le temple de Satet

A Louxor, haute Egypte, devrais-je dire Thèbes, l'ensemble cultuel de Karnac,

chantier de 5000 ans commence son développement, avec la dimension nationale du Culte d’Amon, au moyen empire (2033-1710), quand le double pays est réuni sous une seule autorité.
Souvenez-vous, la couronne rouge (casque aplati qui remonte vers l’arrière) de la Basse-égypte et la couronne blanche (haut bonnet) de la Haute-égypte, portées l’une sur l’autre par les pharaons, le « pschent »  … symbole hautement politique !








Créateur de la lumière, c’est Amon-Rê. Coiffé d’une couronne à deux hautes plumes, il est le créateur.
Dispensateur de l’énergie vitale, c’est Min au bras unique et au sexe dressé.
 Astre solaire à son lever, il est Amon-Rê-Horakty « Horus de l’horizon » représenté sous la forme d’un faucon portant le disque solaire ou les deux plumes

Il est le père du pharaon depuis le dogme de la théogamie royale et peut intervenir à son côté (Ramsès à la bataille de Qadesh). Dans la mythologie égyptienne, la théogamie est le principe qui permet au dieu de prendre la place physique du Pharaon afin de pouvoir s’unir avec la reine et concevoir ainsi le futur héritier du trône. Cette rencontre entre le monde des dieux et celui des hommes exprime la double nature de pharaon : dieu vivant sur terre.
L'accueil à Karnac par l'allée des sphinx à tête de bélier
au fond, l'obélisque de Séthi II (règne aux environs de 1200-1194)

Repos au pied d'un sphinx !

Sur le premier pylône, énorme et inachevé, les échafaudages de briques qui servirent à son édification. 30ème dynastie indigène  

Dans la première cour, étape de la barque sacrée (vous en saurez plus au temple de Louxor ...) qui faisait halte dans les chapelles, celle de Ramsès III (règne aux environs de 1182-1151 – 20ème dynastie) qui se voulait héritier et fils spirituel de Ramsès II. Deux colosses veillent !


La colonne de Taharqua haute de 21m appartenant à une colonnade érigée au 7ème siècle av JC (690-664)

Devant le 2ème pylône, érigé par Horemheb (1323-1295) dernier souverain de la 18ème dynastie. une haute statue de Ramsès II (1304-1213) avec sa fille Bentanat 


Sa porte monumentale était l'introduction à la grande allée de colonnes d'Aménophis III, intégrée plus tard à la grande salle hypostyle.
La grande salle hypostyle, forêt de 134 colonnes ou plutôt de « papyrus de pierre » est due à Séthi Ier (1324-1279) et à son fil Ramsès II (19ème dynastie).
Son plan basilical est une innovation de la 19ème dynastie traduisant dans l'architecture la symbolique de la création. Ainsi la salle représente le marécage primordial, le Noun, duquel émerge une forêt de papyrus ou de lotus stylisés par les colonnes qui sont donc à l'état végétatif dans les parties obscures de la salle






















et épanouies dans l'allée centrale baignée de la lumière divine, lumière du soleil diffusant à travers des claustras. Ces 12 colonnes centrales à chapiteaux ouverts (Aménophis III) plus hautes que les autres, supportent un plafond à 23 m du sol.



Les colonnes latérales à chapiteaux fermés portent des reliefs en creux, et dans la partie nord de hauts-reliefs réalisés sous Séthi Ier. Polychromie ocre sombre
Les cartouches de Ramsès II  « La justice de Rê est puissante, l’élu de Rê » nom de naissance








et nom de règne « C'est Rê qui l’a engendré, bien aimé d’Amon ».


Sur le mur Sud, bas-reliefs en creux, "la barque" de la fête d'Opet (patience, vous saurez !),
et une scène d'adoration (un sycomore ?)
 
Dans la partie Nord, celle de Séthi Ier (voir le cartouche en haut à gauche), haut reliefn'est-ce pas Ouret-Hekaou "la grande magicienne" -on la rencontre également au Ramesseum- ou bien Mout, femme d'Amon identifiée quelquefois à Sekhmet à tête de lionne 
et Thot, le Dieu à tête d'Ibis, inventeur de l'écriture et dieu du langage.  


Après le 3ème pylone, dans la cour d'Aménophis III, un seul obélisque celui de Thoutmosis Ier est encore debout -Il y en avait trois paires-, avec une inclinaison vers l'Ouest toutefois. 
Son cartouche « Né de Thot, Qui apparaît glorieux comme Rê »




















Dans la cour de Thoutmosis Ier (le troisième règne du nouvel empire – probablement entre 1494 et 1482), s'élève l'obélisque de la reine Hatchepsout (avec son cartouche), en granit rose, élevé pour son jubilé en 1464, 15ème année de son règne.











Un autre a été abattu par Thoutmosis III, son neveu et successeur.

Dans la partie la plus sacrée du temple, les deux piliers héraldiques de Thoutmosis III (1457-1425).  Encadrant le sanctuaire de la barque, qui s'ouvre sur l'axe divin, face au soleil levant, ils supportaient le plafond de pierre d'un vestibule. Le pilier orné du lys nubien, symbole de la Haute Égypte est placé au Sud.

Le pilier du Nord affiche un papyrus (lotus ?) des marais du Delta, symbole de la Basse Égypte.
De part et d’autre, il y a deux cours bordées de colonnes fasciculées (prisme à 16 côtés).
Dans la cour Nord, Amonet, parèdre d'Amon (Toutankhamon)
Dans le reposoir de la barque, en granit, qui date de Philippe Arrhidée (352-317), demi-frère d’Alexandre le grand, ce relief montre la procession de la barque d’Amon portée par des prêtres en tenue cérémonielle, crâne rasé.


Dans la chapelle d’Hatchepsout (règne 1479- 1457) à côté du sanctuaire ptolémaïque,
les gravures ont gardé de belles couleurs et la silhouette de la reine apparait nettement tellement le martelage (Thoutmosis III) est précis ! 
La reine rend hommage à Amon-Min,
















Thot et Horus purifient Hatchepsout. 







L’Akh-Menou « lumineuse demeure » cadre de la fête HebSed (jubilé du pharaon) érigé par Thoutmosis III.
La salle hypostyle est bordée de piliers rectangulaires
 avec au centre une double rangée de colonnes dont la structure imite des poteaux de bois qui soutenaient les tentes. Au plafond, un ciel bleu semé d’étoiles.

A l’est une des chambres dédiées à la divinité solaire est appelée "le jardin botanique". Sont représentées divers espèces rencontrées lors de la campagne victorieuse en palestine 1457 pour commémorer la bataille victorieuse de Megiddo.
C'est un écho à l’expédition au pays de Pount de Hatchepsout relatée à Deir el-Bahari

Le lac sacré en évocation du chaos liquide primordial et utilisé pour les ablutions quotidienned des prêtres est indispensable à tout temple égyptien.

Le scarabée en granit du temple funéraire de Aménophis III (1391-1353) fait l'objet d'une croyance ... que je vous laisse chercher ...

Il serait possible de passer encore beaucoup de temps à Karnac ... mais la visite doit continuer !

Nouvel empire 18ème dynastie, le temple  funéraire d’Hatchepsout (1479-1457) à Deir el-Bahari,





première incursion sur la rive occidentale du Nil à Thèbes, la rive des morts …









Quel site pour ce temple ! et quel destin pour ce "pharaon", déja croisée à karnac !
Senenmout, majordome de la maison royale et d’Amon superposa au flanc de la falaise trois terrasses qui précèdent le sanctuaire (Spéos) creusé dans la roche.
Sur la seconde terrasse, la chapelle d’Hator et de vrais chapiteaux hatoriques















Investie des pouvoirs créateurs, Hathor favorise toute Vie aussi bien animale, humaine que végétale. Elle est considérée comme la déesse de la Joie, de l'Amour et de la danse.

Elle dispense une bénéfique influence sur toutes les nécropoles.



Regardez la  ! Hator sous sa forme de vache,
 lèche la main du pharaon.

Une des grandes affaires du règne fut l'expédition commerciale au pays de Pount, dont furent rapportées notamment des plantes. Des archéologues en ont retrouvé sur la première terrasse (encens). Ces représentations s'en inspirent

Scènes nautiques et un défilé de fantassins nubiens

Une très vivante procession ...








Dans la chapelle d’Anubis,  Anubis à la rête de chacal 
et des offrandes qui lui sont destinées,










sous un beau ciel étoilé, et des colonnes fasciculées.


Sur la troisième terrasse, des statues osiriaques de la souveraine.


A quelque distance, situés près de Medinet Habou, toujours sur la rive ouest du Nil,
les colosses de Mèmnon (début 14ème siècle av JC), sont les seuls vestiges visibles du temple funéraire d'Aménophis III. Les statues imposantes président l'entrée du temple, elles sont orientées vers l'est et représentent Aménophis III.

Le tremblement de terre en 27 av. JC a fait écrouler une partie du temple, et les Colosses se sont crevassés à la partie inférieure du tronc. Ces colosses sont fameux depuis l'Antiquité parce que sur le côté droit il y a un "colosse parlant" qui avait la particularité d'émettre un son au lever du soleil.


Au Gebel Silsileh (جبل السلسلة) qui était la plus importante carrière de grès de l'Égypte à cette époque,




à environ 170 km au sud, entre Louxor et Assouan, se trouve le temple d'Horemheb (1323-1295) 15ème et dernier souverain de la 18ème dynastie.






C'est un spéos (i.e. temple entièrement creusé dans la roche).

Il est dédié à Amon (avec ses deux plumes sur la tête … version Min ici, en érection !), Mout (Femme de Amon, quelquefois représentée en lionne), Khonsou  (Dieu lunaire avec une tête de faucon coiffé d’un disque avec un croissant de lune), Sobek (le dieu crocodile), Taouret, Thot (Dieu Ibis, de l’écriture et du langage) et à lui-même.
 


Taouret déesse au corps d’hippopotame, est un symbole de fécondité. Associée à la fête d'Opet (les barques !!!), c’est la fertilité apportée par les eaux du Nil qui fécondent la terre et permettent la culture. Quelle allure !


Le Nil coule ici sur une largeur de moins de 400 mètres, surmonté de la falaise de grès.

Dès le Moyen-Empire on l'utilise pour le revêtement de grès des constructions.


Hormis le temple de Philæ, tous les matériaux de construction des temples de Haute-Égypte proviennent de cette carrière, qu'il s'agisse de la nécropole thébaine aux constructions des temples de Karnak, Louxor, Edfou, Kôm Ombo et Esna. De même les colosses de Memnon …
D’autres tombes, dans cette carrière,



La suite avec Ramsès ...


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