ET SI MON "POINT DE VUE" SUR CES LIEUX LOINTAINS OU PROCHES, CONNUS OU IGNORES, ANCIENS OU CONTEMPORAINS, POUVAIT VOUS SURPRENDRE, VOUS INTERESSER , VOUS RETENIR ! ILS M'ONT ATTIREE ET SEDUITE, POURQUOI PAS VOUS ?

jeudi 12 juillet 2012

Le Modernisme à Barcelone … Gaudi et quelques autres

Au tout début de XIXème siècle, la Catalogne était ouverte aux tendances venant d'Europe pour se différencier de l'Espagne et renforcer son nationalisme.
Les idées de Ruskin et Viollet-le-Duc notamment, furent acceptées comme base du renouvellement artistique.
Le contexte social - une époque de fort développement économique et urbain de la ville, l'appui  d’une puissante classe moyenne désireuse de se rapprocher des tendances européennes de l'époque, la concomitance du phénomène de la "Renaixença" (Renaissance), servirent la fantaisie et l'imagination débordante de Gaudí.

Antoni Gaudi i Cornet (1852-1926) a obtenu son titre d’architecte à Barcelone en 1878, où se trouvent la plupart de ses créations.


Encore étudiant, il est entré dans le bureau d’architecte de Josep Fontserè (1829 – 1897, souvenez-vous, le marché du Born …) avec lequel il a travaillé au projet de la Ciutadella.


Il a, en 1880, dessiné les lampadaires de la place Reial (Royale), place à arcades de 1848, proche des Ramblas, aménagée par l'architecte Francesc Daniel Molina i Casamajó …

































Le Palau Güell (1886-1891), c/ Nou de la Rambla
De 1883 à 1900, la période est caractérisée par une volonté marquée de Gaudi de dépasser l’historicisme en faveur d’une plastique et de structures architecturales propres, années d’intense activité où il fait la connaissance d’Eusebio Güell et construit notamment le Palau Güell. Il utilise très largement les styles gothiques et baroques, de manière libre et personnelle et invente un nombre important de systèmes et mécanismes.



Il utilise déjà les courbes abstraites pour les grilles



















Les arches caténaires – en forme de parabole- que l'on retrouve sur la façade et à l'intérieur retiennent l'attention. C'est une création originale de l'architecte catalan, qu'il répétera presque dans toutes ses œuvres postérieures.












Sur la terrasse s'élèvent des cheminées et sorties d'air, aux formes incongrues et végétales, couvertes de ‘trencadís' – collages de céramique-.









Lorsqu’il habitait Barcelone, Picasso possédait un atelier situé en face du palais Güell ; il est plus que probable qu’il a vu les vitraux cubistes et les revêtements céramiques abstraits qui s’y trouvaient.
Miró n’a jamais cessé d’admirer l’œuvre de Gaudí. Jeune il a pu voir les travaux de restauration entrepris à la cathédrale de Palma de Majorque; plus tard il a beaucoup regardé l’œuvre de Gaudí et appréciait tout particulièrement le Park Güell.




Le parc Güell,
À la demande de Eusebio Güell, Gaudi conçoit et dirige le projet du parc entre 1900 et 1914 sur le Mont Carmel (la montaña del Carmel !) qui domine la ville.

Les perspectives sur la ville sont un des attraits de ce lieu.


Ce projet devait être un lotissement résidentiel pour la haute bourgeoisie catalane, mais seulement trois lots ont été vendus : deux pour la maison de la famille Trias, et un autre que Gaudí acheta pour lui-même.



La maison-musée de Gaudí, dans le parc Güell a été construite par Francesc Berenguer, en 1904, un de ses collaborateurs. Il y vécut ses dernières années.

Le projet n'aboutit finalement pas et en conséquence il devint propriété de la municipalité de Barcelona qui le transforma en parc public à partir de 1923.




Ce parc est un « jardin extraordinaire ». La végétation y est l’écrin de constructions et d’animaux étranges !
Les drôles de pavillons d’entrée, très « pâtissiers », pain d’épice et crème …





Une adorable salamandre aux écailles multicolores (dessinée par Josep Maria Jujol) de trencadis, débris de mosaïque appliqués dans du mortier frais, accueille les visiteurs ! Elle est toujours très entourée …





Le perron interrompu par un dragon fabuleux conduit à une grande salle hypostyle, dont les voûtes aux médaillons de mosaïque sont soutenues par 84 colonnes inclinées supportent à leur tour une grande place d'où l'on peut contempler la ville avec, au-delà, la mer.














Cette grande place est délimitée par un prodigieux banc-parapet ondulant, recouvert lui-aussi d'un spectaculaire collage de céramique (trencadis), aux couleurs brillantes, et qui serpente et forme des méandres et des recoins.



En 1984 L'UNESCO a déclaré le Park Güell Patrimoine Mondial.













La Casa Batllò (1904-1907) se trouve au 43, Passeig de Gràcia (« avenue de Gràcia » en catalan), dans la "manzana de la Discòrdia" (pomme de discorde, terrain de rivalité entre trois résidences fastueuses et leur propriétaires), au cœur du quartier de l'Eixample (extension), à Barcelone.







Immeuble entièrement transformé par Gaudi entre 1904 et 1906 à Barcelone pour la famille Batllò, industriel du textile, où il développe son style propre et original …










Façade qui procure une indéfinissable sensation de légèreté ...

... malgré la profusion des couleurs, des formes et des motifs.

Elle parle … de masques, de corps, d’arbres et de végétaux, d’un dragon extraordinaire et fantastique … toute une histoire racontée dans la mosaïque, la céramique, les tuiles vernissées, le verre et la pierre !


L’étonnante véranda à la structure de pierre du premier étage … ses colonnes encadrent de belles fenêtres décorées de vitraux.






Sur la façade postérieure, plus sobre, les ajouts ou modifications sont moins visibles et visent surtout à l'harmoniser avec les façades des immeubles voisins.





À l'intérieur les espaces sont organisés afin d'obtenir plus de ventilation et de lumière naturelle. La cour intérieure enfin fut agrandie, une grande lucarne centrale fut ajoutée, elle-même recouverte de céramiques.

L'appartement principal, au premier étage, a été créé par Gaudi qui a réalisé quelques-unes de ses meilleures décorations d'intérieur : plafonds tourbillonnants, cheminée encastrée, éléments en fer forgé, portes sculptées, des cloisons avec des vitraux et tout le mobilier d'avant garde.









La Pedrera, casa Mila commandée en 1906 par Pedro Molà i Camps sur un terrain (coin du Paseo de Gracia (N°92) et de la carrer de la Provença) entièrement dégagé ne fut achevée qu’en 1910.

La façade ondulante, en grès est exubérante par ses formes et les ferronneries qui l'ornent.

Point de couleur ici.

















Elle ne peut pas se cacher ...








Deux entrées indépendantes.
Les patios habituels à Barcelone sont ici des cours qui s’élargissent vers le haut. La lumière descend au fond de ces puits et les étages se succèdent en cascade.
Il faut voir à l’étage supérieur l’ouvrage mansardé en briques, aux arcs paraboliques surprenants.



"Dès 1906, l'architecte catalan imagine et réalise sept niveaux sans murs porteurs. La façade de pierres et les voûtes sont maintenues par une résille métallique conçue dans les ateliers de construction navale du port appuyée sur des piliers de pierre et de briques offrant une totale liberté d'aménagement et le respect des perspectives courbes imposées par l'enveloppe du bâtiment."
Une sculpture habitée de sept étages ?





A l’intérieur, partout où c’était possible Gaudi a utilisé la courbe pour les plafonds, les parois, les portes.















La terrasse, cahotique, à nulle autre pareille,

aux étranges habitants, chevaliers en armures, extra-terrestres ou cheminées en faction offre une vue magnifique sur la ville.





























Et oui, c'est bien elle, la Sagrada Familia !
Dès 1883, Gaudi commença à travailler sur le projet de la Cathédrale de la Sagrada Familia (la "Sainte Famille") auquel il consacrera les 8 dernières années de sa vie, intensément religieux et doté d’une volonté de perfection absolue.
A sa mort en 1926, écrasé par un tramway, seules la crypte, l'abside et la façade de la Nativité sont achevées. Ce projet sera repris après lui et continue encore aujourd'hui et pour encore quelques années à venir, à partir de donations.
Elle a été consacrée en 2010 et déclarée patrimoine de l’humanité par l’Unesco en 2005.
Il y fait preuve de grandes audaces de construction formelle, telles la manière de concevoir la structure d’arc parabolique ou la combinaison des traitements sculpturaux naturalistes et de l’abstraction des tours.



Incontestablement, la lumière de cet édifice est particulière …
Le dessin que Gaudí a fait des baies vitrées a évolué en plusieurs phases, depuis l'initiale néogothique jusqu'aux dessins ellipsoïdes avec des variantes diverses. On peut remarquer ces évolutions.

Le plan au sol de l’édifice au-dessus de la crypte est une croix latine classique comprenant une nef de cinq vaisseaux (vaisseau central flanqué d’un double collatéral de part et d’autre) ouvrant sur un transept à trois nefs, et une abside dotée d’un très grand déambulatoire. Celui-ci s’ouvre sur sept chapelles rayonnantes polygonales et deux escaliers en colimaçon donnant accès aux chœurs qui entourent l’abside











Etrange et superbe sensation de pénétrer dans  cette haute futaie ! Rien d'écrasant !

Les piliers de la nef centrale sont structurés en arbre : les colonnes de base sont inclinées et se ramifient en branches et en feuilles. Les troncs des colonnes intérieures sont réalisés par des intersections successives de polygones en étoile. Ils se terminent par un chapiteau en forme de nœud elliptique d’où sortent des colonnes plus fines qui forment les branches. Les colonnes soutenant le transept et l’abside sont faites de porphyre.

Les voûtes possèdent des clefs de voûte perforées de forme hyperboloïde pour permettre l’arrivée de chaleur naturelle. Un élément central dans la conception gaudienne de la structure architecturale de l’édifice est l’arc parabolique ou chaînette, qui est considéré comme l’élément le plus adéquat pour supporter les contraintes.











Une fois achevée, l’église comptera dix-huit tours.
Elles ont un profil parabolique et disposent d’escaliers hélicoïdaux.




Au dessus de chaque portail, Passion, Nativité et Gloire (en construction) quatre tours pour chacun des douze apôtres.


Sur la façade de la Passion, les sculptures de Josep Maria Subirachs, (né en1927 -sculpteur et peintre catalan)















... contrastent avec les statues naturalistes-réalistes de la façade de la Nativité.








Quand à la symbolique … elle est d’une telle richesse que je vous confie le soin de faire le chemin de la découverte par vous-même !










L'Art Nouveau, au tournant du siècle, présente dans le monde entier et en particulier en Catalogne la plus grande liberté de création de nouvelles formes jusque-là refusées, sortant l'art de ses contraintes académiques.
Le "Modernisme" catalan ne manifeste pas seulement dans son architecture la richesse ornementale qui est commune à tout l'Art Nouveau, mais manifeste aussi un intérêt pour maintenir et renouveler les techniques traditionnelles de construction et de décoration, en utilisant des matériaux anciens et traditionnels comme la brique, la pierre et le bois et nouveaux (à l'époque) issus du progrès industriel, comme l’acier, le verre et aussi de nouvelles techniques en céramique.
La nature est source d'inspiration inépuisable. Les motifs habituellement représentés sont des fleurs, des plantes, des arbres, des insectes ou des animaux ...
C'est vrai pour Gaudi, doué d'une extraordinaire créativité, mais aussi pour d'autres architectes.

Une petite promenade Moderniste, pour voir !




Il est un endroit que je souhaite vous montrer et vous raconter un peu plus : le Palau de la Música Catalana de Lluis Domènech i Montaner (21 décembre 1850 - 27 décembre 1923), inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1997 et construit de 1905 à 1908

On peut y aller au concert ! Y écouter de la musique catalane. J'y ai un excellent souvenir ! Et puis c'est une bonne manière d'admirer les lieux et la grande salle ! A voir !

Domènech i Montaner fait preuve d'une grande originalité dans la conception du Palais. Il utilise une structure métallique inédite, stabilisée par des contreforts et des voûtes d'inspiration gothique, pour libérer de grands espaces fermés par du verre.
Le recours à un patio intermédiaire entre l'édifice et l'église qu'il jouxte (démolie aujourd’hui) permet l'arrivée de lumière de manière uniforme et symétrique dans la salle de concert.
Enfin, le parti-pris de construire la scène au premier étage permet un éclairage naturel par le plafond et de libérer l'espace du rez-de-chaussée pour les bureaux de l'Orféo catalan, le commanditaire.
L'accès à la salle de concert se fait depuis le rez-de-chaussée par un escalier organisé en sections qui compensent l'ascension nécessaire d'un étage pour accéder à la salle.



Domènech i Montaner intègre abondamment les arts appliqués au sein de son édifice : sculptures, mosaïques, vitraux et ferronneries.




À l'extérieur, la décoration est faite de sculptures faisant référence au monde de la musique et d'éléments architecturaux à caractères modernistes et baroques.















À l'intérieur, l'architecte combine magistralement les divers matériaux de construction avec des céramiques et du verre. Les gradins et la scène forment un ensemble harmonieux s'intégrant l'un à l'autre.

La scène est dominée par les tuyaux de l'orgue symphonique E.F. Walcker & Cie de Ludwigsburg (1908) restaure en 2003, qui servent également d'éléments décoratifs. L'ouverture de la scène est décorée de sculptures spectaculaires combinant les allégories de la musique classique et populaire :
à droite, un buste de Ludwig van Beethoven sur une colonne dorique, d'où sort la cavalcade des Walkyries;
à gauche, un garçon au pied d'un saule aux branches duquel apparaît le buste de Josep Anselm Clavé, auteur de la chanson les fleurs de mai dont est inspiré cet ensemble.
Les muses en fond de scène, et Pégase bondissant de la loge du second étage
Au centre de la salle, l'extraordinaire lampe zénithale en vitre est l’œuvre de Rigalt i Granell.

L'édifice est une commande de l'association « l'Orféo Català » (Orphéon Catalan) qui désire en faire son siège social et recevoir des concerts de chorale, de la musique symphoniques et des récitals. Il reste à ce jour majoritaire dans la structure gestionnaire et conserve la propriété des locaux.
Comme pour la construction du Liceu soixante ans auparavant, les fonds proviennent du mécénat : industriels, financiers, notables et amateurs de musique financent la construction.

Du point de vue architectural, le palais est modifié selon les plans d'Òscar Tusquets i Guillén, en 1989. Les travaux durent sept ans.
Luis Domènech i Girbau, petit-fils du premier architecte du palais et lui-même architecte, écrit à propos de ces transformations : « La réhabilitation de la salle et de ses accès, l'édification d'un bâtiment de service [...] ont donné un résultat cohérent et créatif, parfaitement à jour du point de vue de la sécurité, du confort et de l'acoustique, le tout dans un esprit radicalement novateur et soucieux du détail que Domènech i Montaner aurait apprécié »

Alors ?
Une seule chose à faire, si vous ne connaissez pas Barcelone, allez-y !
Si vous connaissez déjà, retournez-y !
C'est vraiment aussi une ville très agréable !!!



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vendredi 6 juillet 2012

Barcelone en Catalogne

La Barcelone que j’aime, elle est européenne et jeune, vivante et trépidante, romaine, médiévale, baroque, moderniste (Gaudi et quelques autres) et contemporaine, ville et verte, rebelle toujours et frondeuse …

  





















 



















Par où commencer ?

Aux sources, la romaine …
Barcino antique. (dans le quartier Barrio Gótico, Barri Gótic en catalan)
Mille ans après la chute de Rome, les habitants vivaient toujours à l’abri des murailles antiques ! Elles se montrent encore ici et là, plus ou moins noyées dans des constructions postérieures.
Voyez, plaça Ramon Berenguer,
















et sur la jolie plaça dels traginers,














sur la plaça nova, à l’arrière plan, une tour de guet (On ne voit que la chanteuse médiévale !).



















Un ancien cimetière romain, qui se trouvait hors les murs, plaça Vila de Madrid 1330899.

 La médiévale, on la trouve notamment dans le quartier de La Ribera (la rive … Ce quartier avait les pieds dans l’eau …) qui fut le centre économique de la ville du XIIIe siècle au XVe siècle, prés du Born (terrain qui sert aux joutes).

L’Eglise de Santa Maria del Mar bâtie de 1329 à 1383 en grés de Montjuic, le plus bel exemple de gothique catalan barcelonais, symbolise la prospérité des marchands de l’époque.

L’aspect extérieur est massif et robuste. La dominance de lignes horizontales et de parois sans grandes ouvertures ni décorations est totale. Pas d’arcs-boutants ici !



La rosace est du XVème siècle, couronnement de la vierge













De chaque côté du portail, Saint Pierre et Saint Paul.

L'intérieur, splendide et impressionnant comprend trois nefs, avec déambulatoire et sans croisée, d’une unité de style remarquable.




Bien qu’on se trouve en présence de trois nefs, on éprouve la même sensation d’espace qu’on aurait avec une nef unique : les piliers octogonaux qui s’élèvent jusqu'à la voute filigranée, sont éloignés de15 mètres et la différence de hauteur entre les nefs (la hauteur des nefs latérales correspond à 7/8èmes de la nef centrale) est limitée.















Cette église en pierre sombre est très lumineuse.
Des oculi ouverts entre les galeries de la nef centrale et latérale éclairent la nef centrale. Ils deviennent, entre les colonnes du presbyterium, des fenêtres, qui occupent presque entièrement l’espace disponible et contribuent à renforcer l’effet des colonnes avec un demi-cercle de lumière.

Les nefs latérales reçoivent la lumière de fenêtres (une par travée), pas trop grandes, qui contribuent à l’éclairage de la nef centrale.









L’édifice très sobre, dépouillé de son mobilier et de ses œuvres d’art pendant la guerre civile, abrite notamment une jolie vierge noire.


















Le marché du Born, érigé en 1874 par Josep Fontserè, (1829 – 1897, architecte catalan (avec lequel collabora Antoni Gaudí, au sortir de l'École d'architecture de Barcelone, notamment sur le projet du parc de la Ciutadella).

Sa structure métallique est un des premiers exemples d’architecture industrielle réalisé en Espagne.














La Carrer de la Montcada, rue très commerçante aujourd’hui,






























qui est le symbole de la grande expansion maritime des catalans en Méditerranée, réunit un ensemble unique de demeures aristocratiques datant de la fin du moyen âge.






Souvent modifiées plus tardivement, elles conservent des éléments architecturaux d’origine, typique des demeures nobles de la Barcelone médiévale, patio central et escalier conduisant au premier étage noble, façades solennelles et sobres, arcades ouvertes …

















































Le palau Finestres, les Palau Berenguer de Aguilar, Meca et Castellet abritent le musée Picasso : Celui-ci habita Barcelone où il se forma de 1895 à 1903.
Souvenez-vous, « Les demoiselles d’Avignon » (1907), vous les connaissez !
Elles furent peintes, dit-on, dans une « maison » de la Carrer d’Avinyó, une des nombreuses ruelles étroites (et chaudes ...) du  Barrio Gótico où nous retournons, c’est tout prés !


Celles-ci ne sont pas les originales, au MOMA à New York … mais elles sont effectivement carrer d’Avinyó !



















A une extrémité du Passeig de Colom,




la « Cara de Barcelona » (le visage de Barcelone - 1992) par Roy Lichtenstein (1923-1997), sculpteur Pop Art …





























La vierge tout en haut de l’Església de la Mercé (une des rares églises baroques de Barcelone) veille sur la cité depuis la grande peste de 1637.

Cette plaque, comme de coutume …











A l'autre extrémité, le «monument a Colom » d’où, depuis 1888, à 50m de hauteur, Christophe Colomb (1451-1506) a une vue imprenable sur le port.





Il ne regarde pas les Ramblas qui arrivent à ses pieds …













Les Ramblas, pour y flâner, y baguenauder, y paresser aux terrasses des cafés, y badauder devant les bateleurs …





















toutes choses que je vous laisserai le soin de faire, jusqu’à la Plaça de Catalunya, grande place centrale, celle du « Corte Inglés », vous savez, le grand magasin …











Pourtant, on y croise






le théâtre municipal,
















la liceu, (c’est ici qu’il faut venir écouter un opéra),





















une mosaïque de Miró (peintre, sculpteur catalan), depuis 1976,












une jolie boutique, l'antiga Casa Figueras,



























la Virreina, palais qui fut habité par le vice roi du Pérou,
l’église de Bétlem, autre église baroque (1681) qui appartenait à un collège jésuite,
les anges de l’ « hôtel Montecarlo »,

la façade un peu étrange de la « Reial Academia de sciences i Arts » centre d’enseignement au XVIIIème siècle … 

le Mercat de la Bocqueria, un peu trop touristique à mon goût …

Mais, regardez, en juin, ces merveilleux "Pimientos de Padrón", un petit régal, comme les "caracoles", mais ceci est une autre histoire ...            Ceux-ci étaient au marché Sainte Catherine.


Quelques pas quand même dans l’entrelacs des innombrables ruelles de la vieille ville …














vers la Plaça de Sant Jaume, le cœur politique de la ville, centre du pouvoir régional (la Generalitat, siège de l’assemblée provinciale de Catalogne), et municipal (Ajuntament).

De très nombreuses portes sont « décorées », « graffées », voyez !



Enjambant la carrer de la Bisbe Irurita qui relie les centres politiques (Plaça de Sant Jaume) et religieux (la Seu, cathédrale),

Saint Georges, qui surplombe une des portes de la Generalitat,







le pont « gothique » en pierre date en réalité de 1926, tout comme la lanterne centrale et la façade de la cathédrale, fin XIVème, début XXème siècle.
















Non, ces oies ne sont pas celles du Capitole !

Elles sont, au nombre de treize, l’âge d’Eulalie, patronne de Barcelone, lors de son martyr, les gardiennes du cloître de la cathédrale, la Seu, oasis de fraîcheur.

L’abside de la cathédrale, construite entre 1298 et 1460, est une des parties les plus anciennes.












Dans le chœur au centre, réalisé au XVème siècle, 61 remarquables stalles de bois, et, autour une clôture de marbre blanc.



































Devant le chœur, un escalier mène à la crypte qui abrite le sarcophage en albâtre (1327) de Sainte Eulalie.









Barcelone danse la sardane, le dimanche matin sur la place de la Seu !








































Est des Ramblas, le Raval, quartier qui gagne une respectabilité depuis quelques années …

Lisez donc certain réjouissant roman policier de Manuel Vázquez Montalbán, romancier, essayiste, poète et journaliste espagnol (1939-2003) ... Aucun doute, vous suivrez Pepe Carvalho, détective privé accessoirement gastronome, dans des chroniques sociopolitiques, historiques et culturelles des dernières quarante années de l'Espagne, et dans le Barri Xinès … qui n’a de chinois que le nom …


Aujourd’hui donc, 7 C/ Montalegre, dans le charmant et frais patio baroque (Pati Manning) de la Maison de la Charité (Casa de la Caritat) -  construit en 1743, cloître à deux étages, les arcs inférieurs sur des colonnes toscanes, avec un ensemble de gravures et de balustrades en céramique, on peut faire halte devant une boisson fraîche.


La création de la maison de la Charité fut prise par Carlos IV en 1802 pour soigner les miséreux de tout poil. Elle fut installée dans l’ancien séminaire Conciliaire de Montalegre des jésuites (de 1598 à 1767, expulsion de la compagnie de Jésus). Au XIXème siècle elle a gardé un rôle de bienfaisance et de formation d’apprentis.

En 1989, le Conseil et la Mairie de Barcelone approuvent la création du “Centre de Culture Contemporaine de Barcelone” (CCCB), dans le cadre d'un projet de réhabilitation du quartier du Raval et des bâtiments historiques (notamment la casa de la caritat) avec l'intention de placer dans le même complexe de la culture contemporaine.




















Le projet de construction d'une installation culturelle moderne est commandée aux architectes Helio Pinon et Albert Viaplana, achevé en 1993.
Il s’agit de combiner une restauration minutieuse avec la création de nouveaux epaces.













Superbe résultat !





La conception du MACBA (Museu d’Art Contemporani de Barcelona) est due à l'architecte américain Richard Meier, né en 1934. Son travail sur la lumière, la couleur blanche, l'espace et la forme le rapprochent de Le Corbusier. Il s'est forgé une solide réputation en matière muséographique. Il construisit pour la première fois en France en 1989, le siège de Canal+, quai André-Citroën à Paris.

L'édifice projeté par cet architecte tend à unir l'art contemporain exposé à l'intérieur avec les formes historiques des bâtiments limitrophes. L'emploi de la couleur blanche, complétée par l'utilisation de larges parois de verre et de matériaux réfléchissants, en fait un bâtiment très pur d'une luminosité toute particulière.

Surprenant le contraste entre ce bâtiment et le quartier où le linge s’expose aux fenêtres
Les jeunes ont investi l’esplanade pour faire du skate

Construit de 1987 à 1995, le MACBA a ouvert ses portes le 28 novembre 1995.

















En face, le « convent dels Angels » superbe couvent augustin du XIVème siècle, qui a été construit par Bartolomeu Roig, en milieu de siècle, restauré en 2000, accueille des expositions.









Le Raval, un quartier où l’art contemporain règne en maître donc et qui a le vent en poupe, on y trouve des galeries, des bars et restaurants « branchés » !




Il y a également, rien de contemporain pourtant … « l’Antic Hospital de la Santa Creu », (carrer del Carme 47 – 49), un autre havre de paix, paisible et frais, un jardin cette fois.

Parfums d'orangers et doux bruits de fontaine, pour un moment de sérénité.
Ce lieu abrite la Biblioteca de Catalunya.





























L’ensemble est gothique avec des ajouts du xvième et xviième siècles et fut au moyen âge considéré comme un des hôpitaux les plus performants d’Europe.




La « capella de l’Hospital » est utilisée comme salle d’exposition temporaire.








Església de Sant Augustin …détruite partiellement ? Non, la façade ne fut pas achevée. Elle est  baroque (1728) vaste et claire à l’intérieur.











Quelques minutes de métro (station Paral.lel) et le funiculaire à l'assaut de Montjuic, pour rencontrer, résolument contemporain, Joan Miró (20 avril 1893-25 décembre 1983), peintre, sculpteur, céramiste … Il trouve dans l'inconscient et dans l'onirisme, offerts par les techniques surréalistes, l'inspiration de nombreuses œuvres. On y trouve l’enfance, la femme, l’oiseau et la culture, la couleur espagnole.

La fondation Joan Miró (La Fundació Joan Miró), au milieu des jardins de Montjuic, qu’il a créée pour conserver et diffuser ses œuvres et faire connaître de jeunes artistes, a ouvert ses portes en 1975.

Le somptueux bâtiment blanc de béton apparent est inspiré des postulats de l'architecture rationaliste.
Il est conçu comme une série de salles et d'espaces qui entourent une cour centrale, selon la tradition de l'architecture méditerranéenne.  La clé réside dans l'étude de la lumière et dans les relations entre les espaces ouverts et fermés.

Son architecte est Josep Lluis Sert (1902-1983), ami de Miró, "Architecte et principal rénovateur de la culture architecturale catalane. Il a rassemblé un mouvement rationaliste inspiré du Bauhaus et par Le Corbusier."


Quelques œuvres,
devant le musée, "Personaje", bronze, 1970



















Celles-ci, colorées, sur la terrasse …
Et à Barcelone, dans l’entrée de l’hôtel de ville (Femme bronze de 1981),
et la mosaïque que vous avez déja vue (forme circulaire du cosmos et couleurs primaires), sur les Ramblas.




















La fondation Antoni Tapies (1923 - 6 février 2012 peintre, sculpteur catalan, dadaïste, abstrait, reconnu pour ses toiles et ses compositions très originales souvent réalisées avec des matériaux de récupération.) est installéeée dans le bâtiment (1880), des éditions Montaner y Simon, C/Aragó, œuvre de jeunesse de l'architecte moderniste Lluís Domènech i Muntaner, utilisation de la brique et éclectisme des styles, structure métallique légère.


Voilà une bonne transition vers une autre feuille consacrée entièrement à Barcelone Moderniste (Art Nouveau) et à Gaudi … A tout de suite, donc !