Les idées de Ruskin et Viollet-le-Duc notamment, furent acceptées comme base du renouvellement artistique.
Le contexte social - une époque de fort développement économique et urbain de la ville, l'appui d’une puissante classe moyenne désireuse de se rapprocher des tendances européennes de l'époque, la concomitance du phénomène de la "Renaixença" (Renaissance), servirent la fantaisie et l'imagination débordante de Gaudí.
Antoni Gaudi i Cornet (1852-1926) a obtenu son titre
d’architecte à Barcelone en 1878, où se trouvent la plupart de ses créations.
Encore étudiant, il est entré dans le bureau d’architecte de Josep Fontserè (1829
– 1897, souvenez-vous, le marché du Born …) avec lequel il a travaillé au
projet de la Ciutadella.
Il a, en 1880, dessiné les lampadaires de la place Reial
(Royale), place à arcades de 1848, proche des Ramblas, aménagée par l'architecte Francesc Daniel
Molina i Casamajó …
Le Palau Güell (1886-1891), c/ Nou de la Rambla
Il utilise déjà les courbes abstraites pour les grilles
Les arches caténaires – en forme de parabole- que l'on
retrouve sur la façade et à l'intérieur retiennent l'attention. C'est une
création originale de l'architecte catalan, qu'il répétera presque dans toutes
ses œuvres postérieures.
Sur la terrasse s'élèvent des cheminées et sorties d'air,
aux formes incongrues et végétales, couvertes de ‘trencadís' – collages de
céramique-.
Lorsqu’il habitait Barcelone, Picasso possédait un atelier situé en face du palais Güell ; il est plus que probable qu’il a vu les vitraux cubistes et les revêtements céramiques abstraits qui s’y trouvaient.
Miró n’a
jamais cessé d’admirer l’œuvre de Gaudí. Jeune il a pu voir les travaux de
restauration entrepris à la cathédrale de Palma de Majorque; plus tard il a
beaucoup regardé l’œuvre de Gaudí et appréciait tout particulièrement le Park
Güell.
Le parc Güell,
À la demande de Eusebio Güell, Gaudi conçoit et dirige le
projet du parc entre 1900 et 1914 sur le Mont Carmel (la montaña del Carmel !)
qui domine la ville. Les perspectives sur la ville sont un des attraits de ce lieu.
Ce projet devait être un lotissement résidentiel pour la haute bourgeoisie catalane, mais seulement trois lots ont été vendus : deux pour la maison de la famille Trias, et un autre que Gaudí acheta pour lui-même.
La maison-musée de Gaudí, dans le parc Güell a été construite par Francesc Berenguer, en 1904, un de ses collaborateurs. Il y vécut ses dernières années.
Le projet n'aboutit finalement pas et en conséquence il devint propriété de la municipalité de Barcelona qui le transforma en parc public à partir de 1923.
Ce parc est un « jardin extraordinaire ». La végétation y est l’écrin de constructions et d’animaux étranges !
Une adorable salamandre aux écailles multicolores (dessinée par Josep Maria Jujol) de trencadis, débris de mosaïque appliqués dans du mortier frais, accueille les visiteurs ! Elle est toujours très entourée …
Le perron interrompu par un dragon fabuleux conduit à une grande salle hypostyle, dont les voûtes aux médaillons de mosaïque sont soutenues par 84 colonnes inclinées supportent à leur tour une grande place d'où l'on peut contempler la ville avec, au-delà, la mer.
Cette grande place est délimitée par un prodigieux banc-parapet ondulant, recouvert lui-aussi d'un spectaculaire collage de céramique (trencadis), aux couleurs brillantes, et qui serpente et forme des méandres et des recoins.
En
La Casa Batllò (1904-1907) se trouve au 43, Passeig de Gràcia (« avenue de Gràcia » en catalan), dans la "manzana de la Discòrdia" (pomme de discorde, terrain de rivalité entre trois résidences fastueuses et leur propriétaires), au cœur du quartier de l'Eixample (extension), à Barcelone.
Immeuble entièrement transformé par Gaudi entre 1904 et 1906 à Barcelone pour la famille Batllò, industriel du textile, où il développe son style propre et original …
Façade qui procure une indéfinissable sensation de légèreté ...
... malgré la profusion des couleurs, des formes et des motifs.
Elle parle … de masques, de corps, d’arbres et de végétaux, d’un dragon extraordinaire et fantastique … toute une histoire racontée dans la mosaïque, la céramique, les tuiles vernissées, le verre et la pierre !
L’étonnante véranda à la structure de pierre du premier étage … ses colonnes encadrent de belles fenêtres décorées de vitraux.
Sur la façade postérieure, plus sobre, les ajouts ou modifications sont moins visibles et visent surtout à l'harmoniser avec les façades des immeubles voisins.
À l'intérieur les espaces sont organisés afin d'obtenir plus de ventilation et de lumière naturelle. La cour intérieure enfin fut agrandie, une grande lucarne centrale fut ajoutée, elle-même recouverte de céramiques.
L'appartement
principal, au premier étage, a été créé par Gaudi qui a réalisé quelques-unes
de ses meilleures décorations d'intérieur : plafonds tourbillonnants, cheminée
encastrée, éléments en fer forgé, portes sculptées, des cloisons avec des
vitraux et tout le mobilier d'avant garde.
La Pedrera, casa Mila commandée en 1906 par Pedro Molà i Camps sur un terrain (coin du Paseo de Gracia (N°92) et de la carrer de la Provença) entièrement dégagé ne fut achevée qu’en 1910.
Point de couleur ici.
Elle ne peut pas se cacher ...
Deux entrées indépendantes.
Les patios habituels à Barcelone sont ici des cours qui s’élargissent vers le haut. La lumière descend au fond de ces puits et les étages se succèdent en cascade.
Il faut voir à l’étage supérieur l’ouvrage mansardé en briques, aux arcs paraboliques surprenants.
1 commentaire:
Très bon article! Gaudi est vraiment un génie du modernisme et de l'architecture... Et il a laissé tellemtn au peuple catalan qu'il est indispensable de suivre les pas de Gaudi à Barcelone afin de profiter de TOUTES ses oeuvres et pas seulement la Sagrada Familia!
Enregistrer un commentaire