ET SI MON "POINT DE VUE" SUR CES LIEUX LOINTAINS OU PROCHES, CONNUS OU IGNORES, ANCIENS OU CONTEMPORAINS, POUVAIT VOUS SURPRENDRE, VOUS INTERESSER , VOUS RETENIR ! ILS M'ONT ATTIREE ET SEDUITE, POURQUOI PAS VOUS ?

vendredi 6 juillet 2012

Barcelone en Catalogne

La Barcelone que j’aime, elle est européenne et jeune, vivante et trépidante, romaine, médiévale, baroque, moderniste (Gaudi et quelques autres) et contemporaine, ville et verte, rebelle toujours et frondeuse …

  





















 



















Par où commencer ?

Aux sources, la romaine …
Barcino antique. (dans le quartier Barrio Gótico, Barri Gótic en catalan)
Mille ans après la chute de Rome, les habitants vivaient toujours à l’abri des murailles antiques ! Elles se montrent encore ici et là, plus ou moins noyées dans des constructions postérieures.
Voyez, plaça Ramon Berenguer,
















et sur la jolie plaça dels traginers,














sur la plaça nova, à l’arrière plan, une tour de guet (On ne voit que la chanteuse médiévale !).



















Un ancien cimetière romain, qui se trouvait hors les murs, plaça Vila de Madrid 1330899.

 La médiévale, on la trouve notamment dans le quartier de La Ribera (la rive … Ce quartier avait les pieds dans l’eau …) qui fut le centre économique de la ville du XIIIe siècle au XVe siècle, prés du Born (terrain qui sert aux joutes).

L’Eglise de Santa Maria del Mar bâtie de 1329 à 1383 en grés de Montjuic, le plus bel exemple de gothique catalan barcelonais, symbolise la prospérité des marchands de l’époque.

L’aspect extérieur est massif et robuste. La dominance de lignes horizontales et de parois sans grandes ouvertures ni décorations est totale. Pas d’arcs-boutants ici !



La rosace est du XVème siècle, couronnement de la vierge













De chaque côté du portail, Saint Pierre et Saint Paul.

L'intérieur, splendide et impressionnant comprend trois nefs, avec déambulatoire et sans croisée, d’une unité de style remarquable.




Bien qu’on se trouve en présence de trois nefs, on éprouve la même sensation d’espace qu’on aurait avec une nef unique : les piliers octogonaux qui s’élèvent jusqu'à la voute filigranée, sont éloignés de15 mètres et la différence de hauteur entre les nefs (la hauteur des nefs latérales correspond à 7/8èmes de la nef centrale) est limitée.















Cette église en pierre sombre est très lumineuse.
Des oculi ouverts entre les galeries de la nef centrale et latérale éclairent la nef centrale. Ils deviennent, entre les colonnes du presbyterium, des fenêtres, qui occupent presque entièrement l’espace disponible et contribuent à renforcer l’effet des colonnes avec un demi-cercle de lumière.

Les nefs latérales reçoivent la lumière de fenêtres (une par travée), pas trop grandes, qui contribuent à l’éclairage de la nef centrale.









L’édifice très sobre, dépouillé de son mobilier et de ses œuvres d’art pendant la guerre civile, abrite notamment une jolie vierge noire.


















Le marché du Born, érigé en 1874 par Josep Fontserè, (1829 – 1897, architecte catalan (avec lequel collabora Antoni Gaudí, au sortir de l'École d'architecture de Barcelone, notamment sur le projet du parc de la Ciutadella).

Sa structure métallique est un des premiers exemples d’architecture industrielle réalisé en Espagne.














La Carrer de la Montcada, rue très commerçante aujourd’hui,






























qui est le symbole de la grande expansion maritime des catalans en Méditerranée, réunit un ensemble unique de demeures aristocratiques datant de la fin du moyen âge.






Souvent modifiées plus tardivement, elles conservent des éléments architecturaux d’origine, typique des demeures nobles de la Barcelone médiévale, patio central et escalier conduisant au premier étage noble, façades solennelles et sobres, arcades ouvertes …

















































Le palau Finestres, les Palau Berenguer de Aguilar, Meca et Castellet abritent le musée Picasso : Celui-ci habita Barcelone où il se forma de 1895 à 1903.
Souvenez-vous, « Les demoiselles d’Avignon » (1907), vous les connaissez !
Elles furent peintes, dit-on, dans une « maison » de la Carrer d’Avinyó, une des nombreuses ruelles étroites (et chaudes ...) du  Barrio Gótico où nous retournons, c’est tout prés !


Celles-ci ne sont pas les originales, au MOMA à New York … mais elles sont effectivement carrer d’Avinyó !



















A une extrémité du Passeig de Colom,




la « Cara de Barcelona » (le visage de Barcelone - 1992) par Roy Lichtenstein (1923-1997), sculpteur Pop Art …





























La vierge tout en haut de l’Església de la Mercé (une des rares églises baroques de Barcelone) veille sur la cité depuis la grande peste de 1637.

Cette plaque, comme de coutume …











A l'autre extrémité, le «monument a Colom » d’où, depuis 1888, à 50m de hauteur, Christophe Colomb (1451-1506) a une vue imprenable sur le port.





Il ne regarde pas les Ramblas qui arrivent à ses pieds …













Les Ramblas, pour y flâner, y baguenauder, y paresser aux terrasses des cafés, y badauder devant les bateleurs …





















toutes choses que je vous laisserai le soin de faire, jusqu’à la Plaça de Catalunya, grande place centrale, celle du « Corte Inglés », vous savez, le grand magasin …











Pourtant, on y croise






le théâtre municipal,
















la liceu, (c’est ici qu’il faut venir écouter un opéra),





















une mosaïque de Miró (peintre, sculpteur catalan), depuis 1976,












une jolie boutique, l'antiga Casa Figueras,



























la Virreina, palais qui fut habité par le vice roi du Pérou,
l’église de Bétlem, autre église baroque (1681) qui appartenait à un collège jésuite,
les anges de l’ « hôtel Montecarlo »,

la façade un peu étrange de la « Reial Academia de sciences i Arts » centre d’enseignement au XVIIIème siècle … 

le Mercat de la Bocqueria, un peu trop touristique à mon goût …

Mais, regardez, en juin, ces merveilleux "Pimientos de Padrón", un petit régal, comme les "caracoles", mais ceci est une autre histoire ...            Ceux-ci étaient au marché Sainte Catherine.


Quelques pas quand même dans l’entrelacs des innombrables ruelles de la vieille ville …














vers la Plaça de Sant Jaume, le cœur politique de la ville, centre du pouvoir régional (la Generalitat, siège de l’assemblée provinciale de Catalogne), et municipal (Ajuntament).

De très nombreuses portes sont « décorées », « graffées », voyez !



Enjambant la carrer de la Bisbe Irurita qui relie les centres politiques (Plaça de Sant Jaume) et religieux (la Seu, cathédrale),

Saint Georges, qui surplombe une des portes de la Generalitat,







le pont « gothique » en pierre date en réalité de 1926, tout comme la lanterne centrale et la façade de la cathédrale, fin XIVème, début XXème siècle.
















Non, ces oies ne sont pas celles du Capitole !

Elles sont, au nombre de treize, l’âge d’Eulalie, patronne de Barcelone, lors de son martyr, les gardiennes du cloître de la cathédrale, la Seu, oasis de fraîcheur.

L’abside de la cathédrale, construite entre 1298 et 1460, est une des parties les plus anciennes.












Dans le chœur au centre, réalisé au XVème siècle, 61 remarquables stalles de bois, et, autour une clôture de marbre blanc.



































Devant le chœur, un escalier mène à la crypte qui abrite le sarcophage en albâtre (1327) de Sainte Eulalie.









Barcelone danse la sardane, le dimanche matin sur la place de la Seu !








































Est des Ramblas, le Raval, quartier qui gagne une respectabilité depuis quelques années …

Lisez donc certain réjouissant roman policier de Manuel Vázquez Montalbán, romancier, essayiste, poète et journaliste espagnol (1939-2003) ... Aucun doute, vous suivrez Pepe Carvalho, détective privé accessoirement gastronome, dans des chroniques sociopolitiques, historiques et culturelles des dernières quarante années de l'Espagne, et dans le Barri Xinès … qui n’a de chinois que le nom …


Aujourd’hui donc, 7 C/ Montalegre, dans le charmant et frais patio baroque (Pati Manning) de la Maison de la Charité (Casa de la Caritat) -  construit en 1743, cloître à deux étages, les arcs inférieurs sur des colonnes toscanes, avec un ensemble de gravures et de balustrades en céramique, on peut faire halte devant une boisson fraîche.


La création de la maison de la Charité fut prise par Carlos IV en 1802 pour soigner les miséreux de tout poil. Elle fut installée dans l’ancien séminaire Conciliaire de Montalegre des jésuites (de 1598 à 1767, expulsion de la compagnie de Jésus). Au XIXème siècle elle a gardé un rôle de bienfaisance et de formation d’apprentis.

En 1989, le Conseil et la Mairie de Barcelone approuvent la création du “Centre de Culture Contemporaine de Barcelone” (CCCB), dans le cadre d'un projet de réhabilitation du quartier du Raval et des bâtiments historiques (notamment la casa de la caritat) avec l'intention de placer dans le même complexe de la culture contemporaine.




















Le projet de construction d'une installation culturelle moderne est commandée aux architectes Helio Pinon et Albert Viaplana, achevé en 1993.
Il s’agit de combiner une restauration minutieuse avec la création de nouveaux epaces.













Superbe résultat !





La conception du MACBA (Museu d’Art Contemporani de Barcelona) est due à l'architecte américain Richard Meier, né en 1934. Son travail sur la lumière, la couleur blanche, l'espace et la forme le rapprochent de Le Corbusier. Il s'est forgé une solide réputation en matière muséographique. Il construisit pour la première fois en France en 1989, le siège de Canal+, quai André-Citroën à Paris.

L'édifice projeté par cet architecte tend à unir l'art contemporain exposé à l'intérieur avec les formes historiques des bâtiments limitrophes. L'emploi de la couleur blanche, complétée par l'utilisation de larges parois de verre et de matériaux réfléchissants, en fait un bâtiment très pur d'une luminosité toute particulière.

Surprenant le contraste entre ce bâtiment et le quartier où le linge s’expose aux fenêtres
Les jeunes ont investi l’esplanade pour faire du skate

Construit de 1987 à 1995, le MACBA a ouvert ses portes le 28 novembre 1995.

















En face, le « convent dels Angels » superbe couvent augustin du XIVème siècle, qui a été construit par Bartolomeu Roig, en milieu de siècle, restauré en 2000, accueille des expositions.









Le Raval, un quartier où l’art contemporain règne en maître donc et qui a le vent en poupe, on y trouve des galeries, des bars et restaurants « branchés » !




Il y a également, rien de contemporain pourtant … « l’Antic Hospital de la Santa Creu », (carrer del Carme 47 – 49), un autre havre de paix, paisible et frais, un jardin cette fois.

Parfums d'orangers et doux bruits de fontaine, pour un moment de sérénité.
Ce lieu abrite la Biblioteca de Catalunya.





























L’ensemble est gothique avec des ajouts du xvième et xviième siècles et fut au moyen âge considéré comme un des hôpitaux les plus performants d’Europe.




La « capella de l’Hospital » est utilisée comme salle d’exposition temporaire.








Església de Sant Augustin …détruite partiellement ? Non, la façade ne fut pas achevée. Elle est  baroque (1728) vaste et claire à l’intérieur.











Quelques minutes de métro (station Paral.lel) et le funiculaire à l'assaut de Montjuic, pour rencontrer, résolument contemporain, Joan Miró (20 avril 1893-25 décembre 1983), peintre, sculpteur, céramiste … Il trouve dans l'inconscient et dans l'onirisme, offerts par les techniques surréalistes, l'inspiration de nombreuses œuvres. On y trouve l’enfance, la femme, l’oiseau et la culture, la couleur espagnole.

La fondation Joan Miró (La Fundació Joan Miró), au milieu des jardins de Montjuic, qu’il a créée pour conserver et diffuser ses œuvres et faire connaître de jeunes artistes, a ouvert ses portes en 1975.

Le somptueux bâtiment blanc de béton apparent est inspiré des postulats de l'architecture rationaliste.
Il est conçu comme une série de salles et d'espaces qui entourent une cour centrale, selon la tradition de l'architecture méditerranéenne.  La clé réside dans l'étude de la lumière et dans les relations entre les espaces ouverts et fermés.

Son architecte est Josep Lluis Sert (1902-1983), ami de Miró, "Architecte et principal rénovateur de la culture architecturale catalane. Il a rassemblé un mouvement rationaliste inspiré du Bauhaus et par Le Corbusier."


Quelques œuvres,
devant le musée, "Personaje", bronze, 1970



















Celles-ci, colorées, sur la terrasse …
Et à Barcelone, dans l’entrée de l’hôtel de ville (Femme bronze de 1981),
et la mosaïque que vous avez déja vue (forme circulaire du cosmos et couleurs primaires), sur les Ramblas.




















La fondation Antoni Tapies (1923 - 6 février 2012 peintre, sculpteur catalan, dadaïste, abstrait, reconnu pour ses toiles et ses compositions très originales souvent réalisées avec des matériaux de récupération.) est installéeée dans le bâtiment (1880), des éditions Montaner y Simon, C/Aragó, œuvre de jeunesse de l'architecte moderniste Lluís Domènech i Muntaner, utilisation de la brique et éclectisme des styles, structure métallique légère.


Voilà une bonne transition vers une autre feuille consacrée entièrement à Barcelone Moderniste (Art Nouveau) et à Gaudi … A tout de suite, donc !

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