ET SI MON "POINT DE VUE" SUR CES LIEUX LOINTAINS OU PROCHES, CONNUS OU IGNORES, ANCIENS OU CONTEMPORAINS, POUVAIT VOUS SURPRENDRE, VOUS INTERESSER , VOUS RETENIR ! ILS M'ONT ATTIREE ET SEDUITE, POURQUOI PAS VOUS ?

mardi 4 janvier 2011

Et puis, Alexandre Le Grand …

Les Ptolémées, de 323 à 30 av J.C., les romains …
A Edfou, Kom Ombo et Philae !

Alexandre le Grand est né à Pella, la capitale du royaume de Macédoine, en juillet 356 av J.C..
Après la mort de Philippe, son père en été 336 av J.C., l’armée le proclame nouveau roi de Macédoine. Il est alors âgé de vingt ans.
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Il reprend le projet de son père de porter la guerre en Asie et débute le périple de la conquête au printemps 334 av J.C..
Quand Alexandre entre en Égypte en décembre 332 av J.C., il semble être accueilli en libérateur. Il est fort possible que ce soit les Égyptiens eux-mêmes qui aient demandé son aide, pour les affranchir de la domination perse qui s’exerce difficilement. Les Égyptiens se sont révoltés de nombreuses fois depuis deux siècles ! Toujours est-il qu’il ne rencontre que peu de résistance et qu’il étend rapidement son royaume jusqu’à la première cataracte du Nil.
Alexandre se fait proclamer pharaon à Memphis en 331 av J.C.. Il sacrifie au taureau Apis, gage de respect des traditions égyptiennes, et honore les autres dieux. Il se dirige ensuite vers la côte méditerranéenne où il choisit l’emplacement de la future Alexandrie qui ne sera achevée que sous Ptolémée Ier ou Ptolémée II. Il est confirmé comme descendant direct du dieu Amon par l’oracle d’Ammon-Zeus. Cette salutation, conforme à l’étiquette égyptienne, est très largement exploitée par la propagande du Conquérant.
Il réorganise le pays avant de repartir à la conquête du Moyen-Orient.
Alexandre le Grand meurt au soir de juin 323 av J.C., à l’âge de 32 ans à Babylone.
C’est Ptolémée, général et ami d'Alexandre le Grand, l'un des « diadoques » qui devient Satrape puis pharaon d'Égypte, sous le nom de Ptolémée Ier Sôter, en grec Πτολεμαος / Ptolemaios, (367-283). Il est le fondateur de la dynastie lagide.

Edfou, haute Egypte, capitale de nome (Thes-Hor, trône de Horus) une centaine de kilomètres au sud de Louxor, sur la rive ouest du Nil, se trouvait au débouché des pistes caravanières venant du désert et des mines d'or de Nubie.






Les travaux du temple d'Edfou consacré au dieu Horus ont débuté sous Ptolémée III en 237 avant Jésus-Christ pour s'achever presque deux siècles plus tard sous Ptolémée XII, le père de Cléopâtre, en 57 av J.C.




Ce temple ptolémaïque fut élevé dans la plus pure tradition pharaonique, sur un sanctuaire plus ancien.
Les Grecs qui avaient identifié Horus avec Apollon lui donnèrent le nom d'Apollonopolis Magna.
C’est le plus grand après Karnak et le mieux conservé d'Égypte.
En effet, ensablé pendant quelques siècles, les travaux de restauration ont commencé avec le désensablement du temple sous les directives de l'égyptologue français Auguste Mariette, à partir de 1860.

Les habitations que l'on aperçoit sur les buttes qui encerclent le site datent de la période des premières fouilles. Aujourd'hui abandonnées pour des raisons de sécurité, elles surplombent l'édifice et rappellent le niveau d'ensablement du lieu.

Le pylône, de quelques 36 mètres de hauteur (environ 68 « coudées », 1 « paume »), est orné de grandes scènes de massacre où le roi, tenant massue d’une main et ennemis de l’autre, apparaît gravé en creux sur l’immense surface des môles. Il ne fut achevé qu’au 1er siècle av J.C., sous Ptolémée XII, la construction du temple ayant débuté par les parties les plus sacrées, le sanctuaire.


Les décorations des deux môles sont symétriques et se présentent en trois registres, le premier, le plus grand, est composé de cette scène de massacre, les deux autres plus haut, sont des scènes d’offrande où les divinités, assises se voient offrir par le roi quelques présents.
Dans la partie haute et au dessus de la porte, de façon intéressante, le roi (Ptolémée XII ?) porte sur le môle Est la couronne de la Basse Egypte (nord de l’Egypte), la rouge, sorte de casque aplati qui remonte vers l’arrière, et sur le môle Ouest, celle de la Haute Egypte (sud de l’Egypte), la blanche, comme un haut bonnet.

Ce décalage vient du fait qu’exceptionnellement le temple est orienté Nord – Sud. Les dieux portent eux la double couronne le « pschent ».
Voici, en gros plan, les deux faucons de granit noir, le dieu Horus, que vous avez déja vu devant le pylône, de part et d’autre de la grande porte.

Au linteau, le disque solaire ailé protégé par deux uraei (serpent cobra dressé, prêt à cracher son venin). 

 C’est le « Béhédéty », Horus solaire ailé, qui symbolise la protection et la domination du soleil sur l'ensemble du monde. Il est généralement représenté au-dessus des portes des temples.

Un portique supporté par d'immenses colonnes décorées encercle la première partie de la grande cour sur trois cotés. 


Une statue du dieu Horus, en granit noir d’Assouan sous la forme du faucon, garde sur la gauche la porte qui donne accès à la première salle hypostyle, ou pronaos


Tranquille, le gardien, ou plutôt la gardienne ! Même pas inquiète de la proximité de cet homme à tête de lion ...


La première salle hypostyle ou pronaos, dont les portes ne s'ouvraient qu'à certains profanes lors des rares manifestations religieuses de l'année, est ornée de douze gigantesques colonnes, différentes les unes des autres


Il est intéressant de comparer la facture de ces colonnes, notamment les chapiteaux, avec celles des périodes précédentes, végétales encore mais travaillées plus finement

Les fûts de ces colonnes sont recouverts de différentes divinités symbolisant le nome à qui l'on fait une offrande et qui représentent tous les sanctuaires d'Egypte.

Les parois sud et ouest illustrent le rituel de la fondation du temple. Le roi, qui a choisi cet endroit, délimite le pourtour avec des cordes (d'arpenteur ?) et des pieux, creuse les fondations et remet la maison divine au dieu Horus.


Ce ravissant hiéroglyphe rappelle que la partie gauche du pronaos est baptisée la salle des Consécrations (également appelée Maison du Matin), où, selon les inscriptions murales, Horus versait de l'eau au roi. Le grand-prêtre s'y purifiait lors des offices. 

La seconde salle hypostyle, de taille plus modeste que la première, contient dix colonnes.

La lumière se fait plus discrète.

 Proche, le magasin des onguents et parfums.


Cette salle précède la Salle des Offrandes et le Vestibule. Le Vestibule marque la différence entre des espaces plus « ouverts » que sont les salles hypostyles et ceux plus renfermés des sanctuaires divins. Dans le Vestibule était également entreposée la barque des divinités en visite à Edfou.
La première antichambre, dotée de part et d'autre d'un escalier de 242 marches interdit au public qui conduit à la terrasse, servait de salle des Offrandes encore noircie par les fumées des offrandes alimentaires brulées.
Les aliments destinés aux dieux étaient déposés sur des dressoirs et des autels.
Lors des périodes de transition comme le Nouvel An, la statue du dieu devait s'unir au disque solaire afin de se recharger en énergie.
Les bas-reliefs des parois des escaliers représentent les prêtres et les délégations qui conduisent les statues divines sur la terrasse, baptisée cour du Nouvel An, pour recevoir les rayons du soleil.
La procession empruntait un escalier pour monter, cet escalier tourne, et un autre pour redescendre, celui-ci est une pente droite. Avez-vous regardé un faucon, s'élever par cercles et plonger en piqué ? Le vol du faucon !

La seconde antichambre set ornée d'un grand nombre de scènes, et contient en son centre le sanctuaire d'Horus
Hator, Horus, couronne haute-Rgypte, couronne basse-Egypte ... Un repentir du sculpteur ?
Le sanctuaire possède un naos en granit gris, monolithique et d'une hauteur de quatre mètres. Les inscriptions permettent de l'attribuer à Nectanebo II (30ème dynastie / 360 à 343 av J.C.). Il serait antérieur à la
construction du temple actuel et pourrait provenir de l'ancien temple sur le même lieu.
Une belle barque également !

Le naos qui renferme l'effigie cultuelle est placé au point mythique d'intersection entre le ciel et la terre. Cette conception est reprise dans l'architecture des temples et de celui-ci dont le niveau du sol s'élève en pente douce jusqu'au sanctuaire et dont les plafonds s'abaissent progressivement dans le même sens.

La Galerie de la Victoire entoure le bâtiment situé au-delà du pronaos, à l'intérieur du mur d'enceinte.
Les parois de la face orientale représentent le dieu du soleil qui anéanti ses ennemis.
Ce rituel se déroulait également chaque année lors de la fête de la Victoire au cours de laquelle le dieu Horus prenait le pouvoir et la possession de son héritage terrestre.

L'hippopotame Seth, oncle et ennemi du dieu soleil et d'Horus, était massacré au cours du rituel des six Harpons qui constituait l'un des temps fort des cérémonies.

Depuis la barque qui descend ou qui remonte le Nil (à la voile) on harponne l'animal.






Seth peut également revêtir la forme de crocodile ou de serpent ... et pas forcément besoin d'une barque




















La fin de l'hippopotame






Pour une bonne compréhension des choses, il est impératif de vous conter maintenant l’histoire d’Osiris. La voici telle que rapportée par Plutarque dans "une vérité qu'on ne peut contester aujourd'hui", elle serait la suivante :
Selon la cosmogonie héliopolitaine, Osiris est le fils aîné de Geb (la terre) et Nout (la voute étoilée), et reçoit en héritage la royauté de l'Égypte, alors que son frère Seth ne reçoit que les déserts.
Ce dernier, jaloux de la popularité d'Osiris, fomente un complot aidé de complices.
Au cours d'un banquet, il annonce qu'il offrira un magnifique coffre (dont la taille avait été adaptée préalablement aux mensurations d'Osiris par Seth) à celui qui le remplirait parfaitement. Osiris, ne se doutant de rien, entre dans la caisse, aussitôt fermée dans un élan unanime par tous les convives comploteurs, puis jetée dans le Nil.
Isis part à la recherche du corps de son époux et le retrouve vraisemblablement à Byblos. Avec l'aide de sa sœur Nephtys, elle le ramène en terre d'Égypte. Seth, informé, découvre la cachette et déchiquette le cadavre en 42 morceaux qu'il éparpillera dans tout le pays, 42 correspondant aux nombres des nomes de Haute et Basse Égypte. Les deux sœurs partent alors en quête des membres qu'elles retrouvent et rapportent à Anubis. Ensemble, ils confectionnent la première momie. Isis, en lui redonnant le souffle de la vie, réanime Osiris et réussit à se faire féconder (après avoir reconstitué par magie le seul morceau manquant : le phallus).
Horus naîtra de cette dernière union et vengera ultérieurement son père, dans un combat qui l'opposera à Seth, combat duquel personne ne sortira vainqueur, prouvant ici que le mal et le bien constituent une dualité nécessaire au fonctionnement de l'univers.
Osiris ressuscité ne reviendra pas sur terre mais présidera à jamais le royaume des morts.

Sur le parvis, devant le pylône du grand temple, s'élève un édifice de moindre dimension, le mammisi ou "temple de la naissance ", entouré de très belles colonnes à chapiteaux "hatoriques" dont quelques reliefs ont conservé la trace de la polychromie originelle.


C'est le lieu où Horus et Hathor célébraient leurs noces et où naissait le dieu-enfant Harsamtaoui, "Horus qui unit les Deux Terres". C'est également là que les origines divines du roi, représentant d'Horus sur terre, étaient célébrées lors de fêtes annuelles.

Un mammisi est une petite chapelle construite près d'un temple majeur, il servait aux représentations des mystères de la naissance divine. Le terme mammisi fut inventé par Jean-François Champollion au 19ème siècle. = lieu de naissance en copte
Les exemples les plus célèbres que l'on peut encore visiter aujourd'hui datent pour la plupart des époques ptolémaïque et romaine. On trouve des traces plus anciennes de mammisi dans certains édifices du Nouvel Empire, en lien avec la Théogamie (Ramesseum).


Le temple de Kom Ombo est tout au bord du Nil, 160 km au sud de Louxor.






Sa structure, est différente des autres temples : son plan est unique car résultant de la réunion de deux temples adjacents, chacun dédié à une divinité distincte, le dieu crocodile Sobek (de la fertilité et créateur du monde) et l’ancien Horus à tête de faucon, dieu du soleil, « celui qui est au dessus »
Une ligne imaginaire divise le temple longitudinalement, en deux parties, chacune avec entrée, salle hypostyle et chapelles … celle de droite consacrée à Sobek,

celle de gauche à Horus dont le disque solaire ailé avec deux uraei (serpent cobra dressé, prêt à cracher son venin) qui symbolise la protection et la domination du soleil sur le monde est présent sur les linteaux des portes d’entrée. Les deux parties communiquent transversalement.

C’est un des temples les plus récents d’Egypte, Ptolémée VI (180 av J.C.-145 av J.C.) fut à l'origine de sa construction, sur le site d’édifices plus anciens, qui continua avec d'autres Ptolémées et s'acheva au 3ème siècle. Pendant la période romaine, Tibère (14-37) lui apporta sa cour, où subsistent quelques tronçons de colonne et Domitien son pylône (disparu, par l’érosion due au Nil).
Pourtant, la majeure partie du temple fut détruite notamment par l'érosion due à la proximité du Nil, aux tremblements de terre, ainsi qu'à l'extraction de pierres.

David Roberts 1838

Sur un des tronçons de colonne, dans la cour, Ce pharaon serait-il Tibère, au 1er siècle de notre ère ?

Nekhbet, déesse vautour, de la Haute Egypte, protectrice et
La déesse cobra Ouadjet elle assure la protection du roi et de la Basse-Égypte

De belles traces de couleur !!!


Une délicate scène d'offrande !

La Purification de pharaon (Ptolémée XII, (80-51 av J.C.) père de Cléopâtre VII, la grande) par Thot et Horus sur la façade de la première salle hypostyle.

Beaucoup de bas-reliefs sur les murs de cette salle. Par exemple …
Dans la salle des offrandes, une partie du calendrier liturgique du temple où les signes désignant chaque jour sont reconnaissables.



























Ce cartouche ne serait-il pas celui de Cléopâtre ?



















Accouchement et allaitement à l'ancienne ...



Des instruments chirurgicaux sur un bas-relief, époque romaine, second ou 3ème siècle. 


Je ne vous montre pas les crocodiles modifiés ; on peut les voir, à Kom Ombo, tout au bord du Nil ...

 
« Le Nil fait un détour comme pour venir chercher et enceindre cette isle enchantée ... »
Vivant-Denon (1747-1825).






Aux portes de la Nubie, en amont de la première cataracte, à huit kilomètres d'Assouan, l'île de Philae, constituait la frontière méridionale de l'Égypte ptolémaïque puis romaine, premier nome de Haute Egypte. 
C'est Philae, domaine d'Isis, qui s'imposa comme un important centre religieux.

 
La renommée de l'île fut immense à la Basse Époque, les pélerins venant du sud et du nord pour adorer la déesse.

Nectanébo Ier, (30ème dynastie), fait construire un sanctuaire au sud-est de l'île, détruit en partie par les inondations de la crue du Nil, dont il subsiste un kiosque, aux colonnes  végétales et hatoriques.
Un portail de sanctuaire surmonté du disque ailé sera, par la suite, intégré dans le premier pylône du temple d'Isis.
C'est durant la période grecque que Philae reçoit ses principaux édifices, dont le temple d'Isis, la dame de Philae.
Les massifs môles du premier pylône du temple haut de 18 mètres, large de 45 mètres,

sont ornés du tableau traditionnel du massacre des captifs, que le roi Ptolémée XII Néos Dionysos, père de la célèbre Cléopâtre, exécute devant Isis, Hathor et Horus, les divinités honorées à Philae, martelées par les chrétiens quelques siècles plus tard.




















Ils étaient flanqués de deux obélisques (ceux de Kingston Hall en Angleterre) et de deux lions, toujours en place et très dégradés.















Au niveau supérieur des scènes d’offrande.

Le mammisi ou "Maison de Naissance", nom donné par Jean François Champollion à partir de l’égyptien "per mesout", occupe la partie droite de la cour comprise entre les deux pylônes. Construit au début de la période ptolémaÏque et terminé sous Tibère (14-37), il est entouré de colonnes à chapiteau composite et hathorique.



On y célébrait le rituel de la naissance du fils de la déesse, identifié au pharaon. Isis, tous les ans, y mettait au monde le dieu-fils Horus, troisième personnage de la Triade osirienne.

Le second pylône, de 13 mètres de hauteur et 32 mètres de largeur, est orné de grands bas-reliefs représentant Ptolémée XII massacrant ses ennemis. La Stèle de Ptolémée IV, taillée dans un bloc de granit de signes hiéroglyphiques et  démotiques, y est incrustée.




















Son portail donne accès à la grande salle hypostyle du temple,


transformée en église dédiée à saint Etienne en 557.


Les Romains termineront ces travaux laissés inachevés par leurs prédécesseurs et en exécuteront de nouveaux.
L'empereur Auguste (27 av J.C.14) y érige les portiques à colonnades du grand parvis (dromos). Le portique occidental du dromos est composé de 31 colonnes aux chapiteaux gréco-romains composites.




Le mur extérieur est percé de fenêtres donnant sur l'île de Biggeh

C'est sur cette île, voisine de Philae, qu'Osiris aurait été enseveli. Selon la légende, Isis engendra Horus, fils d'Osiris, sur la colline émergée, dont le domaine se situe en face, sur l'île.
Khoum, le dieu potier, fait son oeuvre
et hator allaite l'enfant Horus.
Isis, après avoir rassemblé les morceaux du corps de son époux tué par Seth, fabriquera la première momie qu'elle cacha à Bigeh.
Le territoire appartenait au dieu, nul ne pouvant y pénétrer à l'exception des prêtres chargés des libations. Tous les dix jours, l'effigie d'Isis quittait son temple de Philae pour rejoindre son époux.

L'empereur Auguste érige également un petit temple d'Hator
avec  une jolie harpiste,
et celui-ci qui attend devant la porte ...

Voici Bès, entité bienfaisante, qui  protège les humains du mal, des reptiles, des scorpions et autres bêtes dangereuses. Il veille sur le foyer. Apparenté à la musique, la danse, la joie, l'ivresse et au plaisir sexuel , il est proche d'Hator.

 Trajan (98 ap J.C-117 ap J.C) entreprend la construction du grand "kiosque" de la rive est

Sur l'île elle-même, les divinités de Méroé disposent de leur propre sanctuaire (les dieux Mandoulis et Arensouphis).
Le mythe d'Osiris et le culte dans l’île restera vivace jusqu'à la christianisation totale de la Nubie par Théodose, en 391 après Jésus-Christ. L'empereur fera fermer tous les temples égyptiens. Le sanctuaire d'Isis rassemblera les anciens fidèles de l'ancienne religion, jusqu'à  sa fermeture par Justinien en 550 après Jésus-Christ.
Philae devint le refuge des derniers croyants de l'ancienne foi alors que l'Égypte était christianisée dans sa quasi-totalité.
C'est aussi là que l'on retrouve les textes hiéroglyphiques les plus tardifs (394 de notre ère) et la dernière inscription en démotique (452 de notre ère).
Dominique Vivant Denon (1747-1825) se joint à l'expédition de Bonaparte (entre décembre 1798 et juillet 1799) et dessine la première carte topographique précise de Philae dont il ramène de nombreux croquis.
Croisant l'expédition de Denon, deux ingénieurs des Ponts et Chaussées, Proper Jallois (1776-1842) et Edouard de Villiers du Terrage (1780-1855), accompagnés du sculpteur Castex, remontent le Nil jusqu'à Philae où ils séjournent durant près de quinze jours, prenant le temps de dessiner les ruines de Philae. À l'intérieur de la porte centrale du premier pylône du temple d'Isis, Casteix grave une inscription relatant les victoires de Desaix.
Jollois et Villiers signèrent conjointement la majorité des planches relatives à l'île de Philae publiées dans la Description de l'Égypte. Cette oeuvre monumentale comprenant neuf volumes de textes et onze volumes de planches est imprimée à Paris entre 1809 et 1822 et suscite en Occident, dès sa parution, un véritable engouement pour l'Égypte.

En 1828, Jean-François Champollion, avec une expédition pour lire les messages laissés par les Anciens sur les murs des tombes et des temples, écrira :
« Tout y est "moderne", c'est-à-dire de l'époque grecque ou romaine, à l'exception d'un petit temple d'Hathor et d'un propylon engagé dans le premier pylône du temple d'Isis, lesquels ont été construits et dédiés par le pauvre Nectanébo Ier ; c'est aussi ce qu'il y a de mieux. La sculpture du grand temple, commencée par Philadelphe, continuée par Évergète II et Philométor, est digne en tout de cette époque de décadence : les portions d'édifices construits et décorés sous les Romains sont du dernier mauvais goût, et quand j'ai quitté cette île, j'étais bien las de cette sculpture barbare. »
Lettres et Journaux de Champollion (Tome II) recueillis et annotés par H.Hartleben. Paris, Ernest Leroux éditeur, 1909, p.173.

Ces édifices ont été déplacés !!!
 À la fin du 19ème siècle, la construction d'un barrage destiné à retenir les eaux du Nil s'avéra nécessaire. Le but était d'accroître les terres cultivables et de récolter davantage de coton. Le barrage « des anglais » fut construit, encore visible.
"Aujourd’hui, à cause du barrage établi par les Anglais, l’eau a monté, monté, ainsi qu’une marée qui ne redescendait plus; ce lac, presque une petite mer, remplace les méandres du fleuve et achève d’engloutir les îlots sacrés. Le sanctuaire d’Isis – qui trônait là depuis des millénaires au sommet d’une colline chargée de temples, de colonnades et de statues – émerge encore à demi, seul et bientôt noyé lui-même." Pierre Loti La mort de Philae


(c) passion-egypte.fr


Le temple de Philae compte parmi les temples sauvés des eaux lors de la construction du barrage d'Assouan, en 1979. Pour éviter qu’il ne soit complètement immergé, il fallait le démonter et transporter sur un îlot voisin, l'îlot Aguilkya, situé à 300m en aval, au nord. Les travaux furent effectués avec la participation de l'UNESCO, du ministère de la Culture égyptien, des services d’archéologie du Caire, en 1974, durant deux ans …


Voilà, c’est ici que nous terminons cette grande balade dans le temps (plus de 4500 ans), en Egypte !
Pour boucler, sachez que, derrière la colonnade est du grand temple d'Isis se profile la chapelle d'Imhotep, architecte de Djoser,  et de la pyramide de saqqarah, divinisé ... en tant que dieu guérisseur assimilé à Asclépios.

Un peu fatigué, peut-être ?

Si j'ai aimé faire les photos, pendant le "vrai" voyage, j'ai pris un grand plaisir à faire l'itinéraire et les recherches, choisir les photos ... bref être votre guide !
Et vous ?

La suite ?


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