ET SI MON "POINT DE VUE" SUR CES LIEUX LOINTAINS OU PROCHES, CONNUS OU IGNORES, ANCIENS OU CONTEMPORAINS, POUVAIT VOUS SURPRENDRE, VOUS INTERESSER , VOUS RETENIR ! ILS M'ONT ATTIREE ET SEDUITE, POURQUOI PAS VOUS ?

samedi 25 février 2012

Et si la France aussi m’était contée !

Bonjour, souvenez-vous, cliquez sur la légende de la photo pour préciser votre destination.

Je vous propose,


Une histoire de sculptures ...

Et puis, un petit tour en Normandie !


Si c’était de la musique, ce serait … du Bach !
Le Havre, Auguste Perret, Oscar Niemeyer et quelques autres
(octobre 2011) ...



(octobre 2011)


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La Garonne, de Bordeaux à … Lyon

La Garonne, de Bordeaux à … Lyon,

Erreur pensez-vous ! Pas tout à fait pourtant.
C’est une histoire de sculpture-fontaine que je vais vous raconter et vous verrez … beaucoup de fougueux chevaux marins !


La municipalité de Bordeaux décide en avril 1857, sous le second Empire (1852-1870) donc, d’organiser un concours pour la création d’une fontaine sur la place des Quinconces. Le jeune sculpteur (23 ans) Frédéric Bartholdi (1834-1904), le remporte avec “La Garonne et ses affluents”,
bien avant qu’il ne s’attaque au Lion de Belfort (1875-1879),
Réplique du Lion de Belfort en cuivre martelé, place Denfert Rochereau Paris à échelle un tiers de celui en grès rouge sculpté, à même la roche, à Belfort.











ou à La Liberté (inaugurée à New York en 1886).
 Modèle en bronze placé en 1906 , au jardin du Luxembourg, Paris


La Garonne et ses affluents”, Une femme drapée d’une toge antique et ses enfants sont portés par un char en bronze tiré par quatre chevaux aquatiques aux naseaux frémissants.
 ©guy.joly1.free.fr


Le sculpteur se serait inspiré de la fontaine du bassin d’Apollon dans le parc de Versailles 

Œuvre de Jean-Baptiste Tuby dit le Romain, sculpteur français d'origine italienne (vers 1635-1700), réalisée aux Gobelins et finalisée en 1671, d’après un dessin de Le Brun,

elle représente le dieu sur un char tiré par quatre chevaux, entourés de quatre tritons et quatre poissons surgissant de l'eau face au soleil levant.
A mon goût, la plus belle du parc !





Tuby est doué d'un tempérament artistique très vigoureux et apporte en France un reflet du baroque du Bernin, tempéré par le souci de classicisme des maîtres de Versailles.












Mais, faute de crédits suffisants, la mairie de Bordeaux ne donne pas suite au projet.

Trente ans plus tard, c’est la troisième République (1870-1914), après la création de “la Liberté éclairant le monde” en 1886, pour la ville de New York, la mairie de Bordeaux reprend contact avec Bartholdi au sujet de la dite fontaine.

La statue de la Liberté de Bartholdi (1878) dans les ateliers Gaget-Gauthier où elle fut réalisée, 25 rue de Chazelles, par Victor DARGAUD, XIX° siècle, musée Carnavalet, Paris 1884
Après plusieurs échanges, la vente est de nouveau annulée.
Le sculpteur termine néanmoins son œuvre, "Le char triomphal de la Garonne", la fait exécuter par Gaget et Gautier, fondeurs, et la dévoile à l’exposition universelle de Paris en 1889, celle de la Tour … Eiffel.

Son talent explose tout particulièrement dans la fougue des montures ; crevant un mur d'eau, les chevaux semblent surgir de la Garonne pour se jeter dans l'océan.


Des notables … lyonnais sont sous le charme et séduits.
Le maire Antoine Gailleton prend contact avec Gaget. Le 8 juillet 1890, la municipalité donne son accord pour l'achat au prix de 100.000 F, au grand dam de Bartholdi qui souhaitait 150.000 F ! A l'automne, il vient néanmoins à Lyon examiner les sites susceptibles de recevoir cette fontaine monumentale.


La place des Terreaux lui plaît ... La décision entérinée par le Conseil Municipal le 10 mars 1891, installée donc face à l'Hôtel de Ville, la sculpture “Le char de la Libertéest inaugurée le 22 septembre 1892.

Monumentale … La fontaine pèse 361 tonnes dont 21 tonnes de plomb. Des feuilles de plomb reposent sur une armature en fer sur laquelle Gustave Eiffel aurait posé sa patte, elle mesure 4,85 m de haut et 15 m de diamètre.

L’appareillage aquatique est placé dans une chambre souterraine sous la fontaine. A partir de la “grosse colonne” de la ville jusqu’à 4 embranchements commandés par des robinets, puis d’autres qui conduisent l’eau dans la coquille, dans la “vague” et dans les naseaux des chevaux (8 jets).











Cent ans plus tard, lors du réaménagement de la place entre 1992 et 1994, la fontaine est déplacée au Nord, face au Palais Saint-Pierre, musée des Beaux-arts. Puis elle est classée monument historique en 1995.

Elle présentait déjà des signes de fragilité qui se sont aggravés … En avril 2007, un nouvel expert estime que cette statue est “en péril”.
Elle devra donc être démontée pour être transportée dans un atelier spécialisé. Ce qui
va coûter 2,5 millions d’euros ! Polémique, polémique !

Depuis le Musée des Beaux-arts ...

Voici donc “ La Garonne ” à … Lyon !

Et pendant ce temps là … à Bordeaux, sur la place des Quinconces, tout près de la Garonne, le monument aux Girondins

Après avoir envisagé plusieurs autres projets au fil des décennies de la troisième République,  la municipalité décide en 1883, de construire au centre de l'hémicycle de la place des Quinconces un monument à la mémoire des députés du groupe des Girondins exécutés pendant la terreur en 1792 et célébrant la République.
Suite à l’échec des négociations avec Bartholdi (1888), on y adjoindra une fontaine.

En 1893, ce sont le statuaire Achille Dumilâtre (1844-1923), second prix au concours (organisé en 1888) et l’architecte Victor Rich qui sont chargés de l’œuvre, avec la collaboration de deux autres sculpteurs Félix Charpentier et Gustave Debrie.
Plusieurs fonderies sont mobilisées, Denonvilliers à Sermaize dans la Marne, Leblanc-Barbedienne et également Durennes à Paris, enfin les Fonderies du Val d'Osne en Haute-Marne.

Entre 1894 et 1902 est donc érigée la colonne principale de pierre à chapiteau corinthien, haute de 43 mètres,


en haut de laquelle le génie de la Liberté brise ses chaînes,



et les fontaines (sans eau en hiver, jaillissante aux beaux jours) dédiées à la mémoire des députés Girondins victimes de la Terreur.

 


 


















Sur le socle, toute une histoire ;

le Coq gaulois

est encadré par l'Histoire















et l'Eloquence,





















tandis qu'à l'opposé Bordeaux


domine la Garonne et la Dordogne, qui devisent ...


Dans les bassins servant de déversoir aux fontaines sont représentés

le triomphe de la République,


















et la Concorde, avec sa branche de laurier,













deux groupes monumentaux en bronze.

Et puis,
 
La Fraternité,







Le commerce et l'Industrie,















 
L'art et les sciences,

















Le triomphe de la Concorde ou le Bonheur,


Le vice, l'ignorance et le mensonge,














L'instruction Publique,















Le Service Militaire Obligatoire,


















La Force ...

 


















Et puis ...



















 
















... de fougueux chevaux aquatiques … très aquatiques ceux-ci …
Mais de Girondins, point !


Et ça ne s’arrête pas là !
En 1942, les statues sont descellées par l'armée allemande.
Les 34 statues sont retrouvées intactes à Angers et transférées en grande pompe à Bordeaux en octobre 1944. Elles sont … abandonnées au pied du Pont d'Aquitaine.
Le Monument est reconstruit dans un hangar des quais, les statues sont remises au goût du jour en 1968 après une véritable mobilisation de passionnées, les socles de rocaille qui avaient étaient détruits autour de la Colonne sont reconstruits et le monument aux Girondins est remis en place en janvier 1983.
Et le voici, inscrit aux monuments historiques le 8 juillet 2004, puis classé après approbation du Conseil municipal de la ville de Bordeaux du 25 octobre 2010.

 


Chassé-croisé monumental et troublant !
Même époque, la troisième République,
même dessein et même inspiration,
villes différentes et sculpteurs différents,
histoire de sculptures ...

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